Laurent Thévenin

Les inondations et les orages de mai et juin ont occasionné 214.000 déclarations de sinistres. Le coût de ces événement climatiques est estimé à 430 millions d’euros, selon un premier bilan de la FFA.
La série d’inondations et d’orages qui ont frappé l’Hexagone ces dernières semaines mettra fortement à contribution les assureurs français. Selon un premier bilan fourni lundi par la Fédération française de l’assurance (FFA), les intempéries survenues du 25 mai au 14 juin ont occasionné 214.000 déclarations de sinistres, pour un coût estimé à 430 millions d’euros. Il y a quinze jours,
Covéa, le numéro un français de l’assurance auto et habitation,
à travers les enseignes GMF, MAAF et MMA, avait dit s’attendre à recevoir de 35.000 à 40.000 déclarations de sinistres pour un coût brut (avant intervention de la réassurance) estimé entre 70 et 80 millions d’euros.

Comme le souligne la FFA dans un communiqué, ces intempéries se sont caractérisées à la fois « par leur durée, leur étendue géographique et la diversité des dégâts ». Outre les « inondations, coulées de boue, dommages électriques, impacts sur les carrosseries, pertes d’exploitation », les agriculteurs ont été « particulièrement touchés »,
les orages de grêle ayant détruit plusieurs milliers d’hectares de vignes
. « Les pluies torrentielles ont généré un excès d’eau dans les parcelles, affectant principalement les grandes cultures (colza, blé, orge) », précise aussi la Fédération.

Depuis le début de l’année, les assureurs ont déjà dû faire face à plusieurs événements significatifs. Selon un dernier chiffrage transmis aux « Echos », les tempêtes Carmen et Elenaor leur ont coûté 310 millions d’euros, tandis que la charge des inondations de janvier-février s’élève à 152 millions d’euros.
Modernisation du régime « cat nat »
Dans un contexte d’
envolée du coût des événements climatiques
, les pouvoirs publics préparent une modernisation du régime des catastrophes naturelles en vigueur depuis 1982 – une évolution souhaitée de longue date par les assureurs. En fonction du calendrier législatif, cette réforme pourrait intervenir courant 2019, avait annoncé Lionel Corre, sous-directeur des assurances à la Direction générale du Trésor, lors d’une conférence organisée par la Caisse Centrale de Réassurance (CCR) début juin. « Ce dispositif a fait la preuve de sa résilience. […] Mais ce n’est pas parce que ce dispositif marche bien qu’il ne peut pas marcher mieux », avait-il alors déclaré.

Comme le résume Bernard Spitz, le président de la FFA, cette réforme, à laquelle « la profession travaille actuellement avec le gouvernement », doit permettre de « développer la culture de la prévention, de généraliser la prise en charge des frais de relogement, de simplifier le mode de fonctionnement des franchises pour les particuliers et de les plafonner pour les professionnels ». Des propositions devraient être finalisées d’ici à la fin de l’année, indique-t-il.
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