L. D.
Les attaques de ransomware en 2017 ont provoqué une ruée vers les produits d’assurance.
Les chefs d’entreprise craignent désormais moins les incendies que les
cyberattaques
. C’est pourquoi ils cherchent à s’assurer contre ce risque, devenu leur deuxième préoccupation dans le Baromètre Allianz 2017. Le
Cesin
a constaté que 40 % de ses membres avaient déjà souscrit une cyberassurance, soit une hausse de 14 points par rapport à 2016. « C’est une bonne nouvelle », estime Alain Bouillé, président de ce club regroupant les directeurs informatiques de 343 grandes entreprises françaises. « Cela montre que l’on a pris conscience des répercussions économiques du vol ou piratage de données, qui ont été longtemps sous-estimées. »

Dommages immatériels
Ces offres ne sont plus réservées aux grands comptes. AXA a mis en place mi-2014 un produit dédié « aux dommages immatériels, de la TPE à la PME de 5.000 salariés ». Le coût s’apprécie selon la taille de la société et l’évaluation du risque : de quelques centaines d’euros par an à plusieurs milliers pour une PME de quelques dizaines de salariés… et jusqu’à des centaines de milliers pour les plus grosses. L’assureur a observé « une réelle intensification au second semestre 2017, quel que soit le format de l’entreprise, et une nouvelle accélération depuis le début de l’année ». Allianz France a lancé son offre en novembre 2017, sous forme d’extension à ses contrats Multirisques, jusqu’à 100 millions d’euros de chiffre d’affaires. Les garanties sont sensiblement similaires d’un assureur à l’autre : prise en charge des coûts de remise en état des données et de redémarrage des systèmes informatiques, et couverture responsabilité civile en cas de dégâts collatéraux. Allianz offre aussi un service de résolution de crise, en partenariat avec la société Phonesec, spécialisée en cyber-résilience. « C’est incontestablement un nouveau marché pour les assureurs », dit Jacky Bourgoin, responsable du pôle Entreprises Rhône-Alpes-Auvergne chez Groupama, également fraîchement débarqué sur ce créneau. Cependant l’assureur, prudent, ne souscrit aucun contrat avec un client qui ne serait pas déjà en conformité avec les recommandations de l’Anssi…
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