Ce n’est plus qu’une question de jours maintenant. L’Autorité de contrôle prudentiel (ACP), l’organe de supervision du secteur de l’assurance, doit se prononcer prochainement sur le plan d’adossement de la LMDE à la Mutuelle Générale de l’Education Nationale (MGEN). Il s’agit d’assurer la pérennité de la première mutuelle étudiante française (920.000 affiliés, 320.000 adhérents), qui souffre d’une situation financière « fragile » (« Les Echos » du 19 février). Depuis sa création en 2000, la MGEN lui sert déjà de mutuelle « substituante », c’est-à-dire qu’elle assume ses obligations de solvabilité. Dernièrement, elle a même dû lui faire une avance de trésorerie pour éviter qu’elle ne soit en rupture de paiement.

Dans le schéma proposé à l’ACP, la LMDE (620 salariés) restera une mutuelle à part entière, avec ses propres instances politiques et dirigeantes. Elle conservera sa direction santé prévention et son réseau développement. Mais il est prévu que les activités de gestion soient reprises par la MGEN et que ses fonctions support (juridique, comptabilité, ressources humaines, etc.) soient intégrées dans le groupe. Interrogé par « Les Echos », ce dernier indique que« nous avons travaillé sur le modèle économique et sur les chantiers opérationnels dans le respect des prérogatives classiques des mutuelles ». Si ce projet est validé par l’ACP, il pourrait être mis en place d’ici au début 2014.

Il n’en reste pas moins que la gouvernance de la LMDE a déjà bien évolué. La grande nouveauté – entérinée lors de son assemblée générale du 16 mars dernier – tient dans la création d’un comité de surveillance composé de 9 membres, dont 5 désignés par la MGEN. Cette instance, qui rend des avis consultatifs, peut se saisir de sujets clefs, comme la nomination et la révocation des dirigeants salariés, la détermination du modèle économique et organisationnel de la mutuelle, l’émission d’instruments financiers à terme ou la conclusion d’accords de partenariats stratégiques. La LMDE vient aussi de se doter d’un nouveau directeur général, Christian Herbère, pour porter ce projet.

Laurent Thévenin, Les Echos