Journée noire hier pour Aviva à la Bourse de Londres. Le titre de l’assureur britannique a perdu 12,51 % après avoir lâché jusqu’à 16,06 % en séance. Les mauvais résultats de l’exercice 2012, qui s’est soldé par une perte de 3 milliards de livres (3,4 milliards d’euros), et surtout l’annonce d’une baisse de 27 % du dividende, ont sérieusement refroidi les investisseurs. « Je regrette que cela soit devenu nécessaire, mais je peux garantir aux actionnaires que nous avons pris cette décision après avoir examiné avec attention toutes les options possibles »,a déclaré le président d’Aviva, John McFarlane. Cette décision se justifiait, selon lui, par la nécessité d’éponger les dettes et de renforcer la trésorerie.

Alors qu’il a été à l’origine l’été dernier de mesures radicales pour tenter de relancer son cours de Bourse, renforcer son niveau de capital et simplifier son modèle, l’assureur a donc plongé dans le rouge en 2012. Comme n’ont pas manqué de les souligner ses dirigeants, cette contre-performance est« principalement » attribuable aux dépréciations que l’assureur a dû constater à la suite de la vente de ses activités aux Etats-Unis. Le résultat opérationnel a, lui, mieux tenu, ne reculant que de 4 %, à 1,77 milliard de livres. Il a même été« robuste pour nos activités majeures, tout particulièrement au Royaume-Uni, en France [lire ci-contre] et au Canada », insiste Mark Wilson, le nouveau directeur général.

Pour un Aviva en pleine restructuration, « 2012 a été une année de transition ». L’assureur indique avoir déjà bien avancé son programme de cessions d’actifs. Au-delà de la vente emblématique d’Aviva USA, il a aussi cédé sa participation dans l’assureur néerlandais Delta Lloyd, ses parts dans ses coentreprises au Sri Lanka et en Malaisie. Il s’est également désengagé de sa coentreprise en Espagne où il était en litige avec son partenaire Bankia. Dernièrement, il vient de se délester de ses activités d’assurance-vie et de retraite en Russie. Des transactions qui ont été faites « dans les temps et à des prix respectables, mieux et plus vite que ce qui était généralement attendu de nous », se félicite John McFarlane. Cette cure d’amaigrissement n’est pas finie puisque Aviva doit encore sortir de neuf activités qu’il ne considère plus comme stratégiques. En février, l’agence Reuters indiquait qu’il avait mandaté une banque pour la vente de sa filiale turque Aviva Sigorta.

La feuille de route fixée l’été dernier comprenait aussi le redressement de 27 opérations. Avec, là aussi, des progrès pour sept d’entre elles, a annoncé Aviva. Autant de mesures rendues nécessaires par le fait qu’«  Aviva n’avait pas délivré tout son potentiel ces dernières années », comme le reconnaît Mark Wilson. Par ailleurs, les indicateurs sont au vert pour 22 autres opérations. « Aviva a plusieurs points forts sur lesquels construire », selon le dirigeant. Il est « bien positionné pour profiter d’un rétablissement progressif au Royaume-Uni et en Europe ». Il peut aussi compter sur sa présence dans des marchés « à potentiel » comme la Turquie, la Pologne et Singapour.

En attendant, 2013 s’annonce comme une nouvelle année «  de transition avec des charges de restructuration significatives et la perte de profits provenant de filiales cédées », prévient John McFarlane.

Laurent Thévenin