Tre mesi fa, l’assicuratore francese ha acquisito il concorrente XL Group per oltre 15 miliardi di dollari. Il processo di integrazione dovrebbe essere completato entro due anni.
“Siamo molto fiduciosi sulle sinergie di ritorno”, ha dichiarato Greg Hendrick, Amministratore Delegato di questa divisione dedicata alle grandi imprese e ai rischi speciali, che comprende le attività di XL Group, AXA Corporate Solutions, AXA Art e AXA Matrix. L’assicuratore si aspetta 100 milioni di euro all’anno, compresa la prospettiva di utilizzare le reti di distribuzione di AXA per vendere più assicurazioni alle PMI. Nel giorno dedicato agli investitori, a fine novembre, AXA ha anche rivisto le sinergie di costo a 300 milioni di euro all’anno dai 200 milioni di euro precedenti. Il delisting di XL Group genererà “notevoli risparmi”, afferma Stephen Robb, CFO di AXA XL.

Laurent ThéveninA New York

L’assureur français a acquis, il y a trois mois, pour plus de 15 milliards de dollars son concurrent XL Group. Le processus d’intégration devrait être mené à bien en deux ans.
AXA entre dans le vif du sujet. Trois mois après avoir finalisé l’acquisition à plus de 15 milliards de dollars de son concurrent XL Group, AXA a commencé le processus d’intégration de cette grande compagnie spécialisée dans l’assurance des entreprises et la réassurance et domiciliée aux Bermudes. Ce travail devrait prendre « environ deux ans », ont déclaré cette semaine les dirigeants de la nouvelle division AXA XL, lors d’une rencontre avec des journalistes dans leurs bureaux new-yorkais du sud de Manhattan.
« Nous sommes très confiants sur les synergies de revenus », a souligné Greg Hendrick, le directeur général de cette division dédiée à l’assurance-dommages des grandes entreprises et des risques de spécialité regroupant les activités de XL Group, AXA Corporate Solutions, AXA Art et AXA Matrix. L’assureur en attend à hauteur de 100 millions d’euros par an, avec notamment la perspective d’utiliser les réseaux de distribution d’AXA pour vendre plus d’assurances aux PME.Lors de sa journée investisseurs de fin novembre, AXA avait aussi revu à la hausse les synergies de coûts, à 300 millions d’euros par an, contre 200 millions auparavant. Le retrait de la cote de XL Group va notamment dégager des « économies substantielles », souligne Stephen Robb, le directeur financier d’AXA XL.

Le marché scrutera les résultats 2019
Pour AXA, il s’agit désormais de montrer aux marchés que cette opération s’imposait. L’annonce, début mars, de cette acquisition d’un montant inattendu avait fait réagir violemment les investisseurs. Depuis le début de l’année, le titre AXA a perdu 21,91 %, baissant plus que l’indice sectoriel STOXX Insurance 600 (-9,26 %).
« Cette sous-performance résulte essentiellement de l’acquisition de XL. Le marché est encore assez sceptique sur la capacité de génération de résultat de XL. Il faudra attendre les résultats du premier semestre 2019 pour mieux mesurer sa rentabilité structurelle », estime Benoît Valleaux, analyste chez Oddo BHF, qui reste à l’achat sur AXA. « C’est normal que les marchés réagissent ainsi. Il faut leur laisser le temps de montrer que cela peut fonctionner. C’est une question d’exécution maintenant », relève un autre analyste.
Avec cette acquisition et la mise en Bourse de ses activités financières (assurance-vie, gestion d’actifs) américaines, AXA ne ressemble plus au groupe qu’il était naguère. Il revendique désormais le premier rang mondial pour l’assurance-dommages des entreprises, avec plus de 30 milliards d’euros de chiffre d’affaires dans cette activité. Et il est moins exposé aux risques financiers.

Mais l’acquisition de XL Group, qui assure des grandes entreprises et réassure des compagnies d’assurances dans le monde entier, le rend aussi un peu plus sensible aux catastrophes naturelles. Les investisseurs en ont eu un avant-goût avec le récent ouragan Michael aux Etats-Unis et les incendies en Californie. « Il y a un travail d’éducation à faire sur notre portefeuille de catastrophes naturelles », reconnaît Alban de Mailly Nesle, le directeur des risques d’AXA.
L’assureur avait déjà souligné que la volatilité des résultats est sous contrôle. « Nous avons acheté plus de réassurances », explique-t-il. XL Group, qui avait connu une seconde moitié d’année 2017 compliquée du fait des nombreuses catastrophes naturelles, avait lui aussi commencé à se couvrir davantage.
Point positif, AXA, qui était avant tout exposé au risque de tempête en Europe, se retrouve avec un profil de risque plus diversifié, XL Group étant très présent aux Etats-Unis. Alors que cette opération signe son grand retour dans la réassurance, une activité qu’il avait quittée il y a plus de dix ans, AXA semble ne pas avoir trop subi la défiance des autres assureurs qui achètent des couvertures auprès d’XL. « Pour l’instant, deux assureurs nous ont dit qu’ils voulaient moins travailler avec XL Re. Mais c’est un tout petit pourcentage des primes », affirme Alban de Mailly Nesle.

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