L’Internet des objets, IoT pour les initiés, fait figure de nouvelle révolution en marche dans le monde numérique et tous les industriels tentent de s’y préparer. Quelles seront les répercussions sur l’industrie du paiement de la multiplication de ces objets, alliant support physique et solutions logicielles capables d’envoyer, de recevoir et d’exploiter des données via Internet sans intervention humaine ? C’est la question à laquelle a tenté de répondre le cabinet Galitt dans un livre blanc qu’il vient de publier.

Parmi les objets connectés les plus matures figurent les montres ou les bracelets équipés d’une puce sans contact. Dans cette configuration la société d’ingénierie et conseil en monétique et transactions électroniques sécurisées estime que l’Internet des objets peut dans un premier temps améliorer l’expérience des utilisateurs dans le cadre du paiement sans contact. De la même façon que pour un coureur du dimanche, ces nouveaux objets offrent en effet cette fois un vrai plus par rapport à la carte bancaire puisqu’ils permettent de régler des dépenses éventuelles sans besoin de s’encombrer d’un sac ou d’un portefeuille.

Associé à la biométrie, l’Internet des objets peut en outre simplifier le processus d’authentification du consommateur lorsqu’il réalise une transaction avec un mobile. Si les mots de passe se révèlent particulièrement peu adaptés aux objets connectés, un bracelet capable de capter les battements cardiaques de son propriétaire peut ainsi, par exemple, garantir qu’il est bien l’auteur de la transaction.

Vers le paiement invisible

Cette simplification dans l’authentification doit aussi permettre aux commerçants de personnaliser leur service et leurs offres à l’arrivée d’un client en magasin pour maximiser leurs ventes. Et à mesure que les objets connectés deviendront de plus en plus intelligents, Galitt anticipe qu’ils pourraient gérer et organiser les paiements à la place du consommateur lui-même. Plus besoin de tendre son poignet vers un terminal de paiement sans contact ou de scanner un code-barres : le paiement deviendrait invisible !

Avant que ce meilleur des mondes du shopping ne prenne corps, Galitt pointe néanmoins une série d’obstacles à lever. Faute de standard d’abord, les objets connectés ne communiquent pas tous entre eux, ce qui limite leur déploiement. Ensuite, la sécurité des solutions d’identification biométrique reste aussi à garantir et leur cadre légal d’utilisation doit être clarifié. Ces incertitudes ne sont enfin pas de nature à convaincre le consommateur. « Il faudra trouver un juste équilibre entre l’innovation et l’appétence des utilisateurs. Changer leurs habitudes requiert pédagogie et communication adaptée. C’est plus encore le cas dans le domaine des paiements », conclut Galitt. 

Ninon Renaud, Les Echos