Des débuts jugés encourageants. Chez Predica, comme chez AXA France, on fait état de « bons retours » concernant les premières semaines de commercialisation du nouveau produit d’assurance-vie euro-croissance.

Les acteurs qui le proposent se comptent sur les doigts de la main et ne l’ont pas déployé à grande échelle. Predica a ainsi choisi de le proposer d’abord dans les contrats d’assurance-vie haut de gamme du Crédit Agricole et de LCL. «  Nous avons voulu y aller prudemment pour apprendre et voir si les besoins que nous avions identifiés étaient bien les bons. Nous avons ciblé des clients de 50 ans dans une perspective de préparation à la retraite »,explique Jean-François Dupouy, directeur des clientèles patrimoniales de Predica. AXA est, lui, assureur et distributeur du contrat de retraite Madelin de l’association d’épargnants Agipi, sur lequel a été ouvert un fonds euro-croissance.

 
 

Quant à  BNP Paribas Cardif, il a transformé ses fonds diversifiés (90.000 clients, 820 millions d’euros d’encours) en euro-croissance.

Bien expliquer le produit

Mais les uns et les autres annoncent déjà vouloir ouvrir l’euro-croissance à une clientèle plus large dans les mois à venir. Cela marquera alors le « vrai » lancement d’un produit présenté comme« l’assurance-vie du XXIe siècle ». La partie n’est toutefois pas gagnée d’avance. D’après le baromètre réalisé par Harris Interactive pour Deloitte et publié hier, seules 26 % des personnes interrogées disent être intéressées par l’euro-croissance. « On estime que 30 à 40 % de nos clients peuvent être intéressés »,avance pour sa part Olivier Mariée, directeur des activités d’épargne chez AXA France.

De fait tout l’enjeu pour les assureurs sera d’arriver à bien expliquer l’intérêt de ce produit. « C’est un excellent produit pour la retraite. Cela va d’abord intéresser des clients âgés de 40 à 50 ans, qui sont en train de comprendre que le fonds euros n’est plus la solution et qui ont un appétit au risque maîtrisé », poursuit Olivier Mariée. Chez BNP Paribas Cardif, on le voit comme « un produit de “mass affluent” : il s’adresse à des clients qui ont, à terme, au moins 10.000 euros à investir, parce que c’est unproduit financier, un peu technique et qui demande d’avoir un peu de temps devant soi pour retrouver sa garantie en capital »,explique Benoît Gommard, responsable de la stratégie client de BNP Paribas Cardif France.

« Il y aura une surperformance à condition d’avoir un horizon de temps supérieur à 10 ans », ajoute Olivier Mariée. « On peut espérer entre 0,5 et 1 point de surperformance par rapport à un fonds euros sur un horizon de 10-12 ans, en fonction, bien entendu, des marchés financiers. Celle-ci n’est bien évidemment pas certaine, seul le capital est garanti à l’échéance », souligne de son côté Jean-François Dupouy.

Le niveau actuel des taux d’intérêt complique évidemment l’équation. « Mais dans nos contrats euro-croissance, la part d’actions est d’environ 40 %, alors qu’elle tourne autour de 10 % dans un fonds général. Cela concourt donc à une espérance de rendement supérieur », conclut Benoît Gommard. 

Laurent Thévenin, Les Echos