Marquée par une série d’intempéries, l’année 2014 est particulièrement coûteuse pour les assureurs français. Derniers événements en date, les pluies diluviennes qui se sont abattues sur le sud du pays entre le 26 novembre et le 1er décembre, en particulier sur le Var, le Gard, l’Hérault, l’Aude et les Pyrénées-Orientales, vont leur laisser une charge de 180 à 220 millions d’euros, selon une première estimation fournie jeudi par l’Association française de l’assurance (AFA). Les assureurs font état de quelque 50.000 déclarations de sinistre.

De son côté, la Caisse Centrale de Réassurance (CCR) évalue entre 150 et 300 millions d’euros la charge de sinistre des assureurs dans le cadre du régime « cat nat » pour les événements du Var et du Languedoc. Comme elle le précise, cette première estimation contient « des éléments d’incertitude »,notamment en ce qui concerne « les risques d’entreprise et leurs pertes d’exploitation ». Toujours après les inondations de fin novembre, l’état de catastrophe naturelle a été reconnu pour 178 communes de l’Aude, de l’Aveyron, de l’Hérault et des Pyrénées-Orientales, selon un arrêté paru jeudi au « Journal officiel ». 

Ces événements portent à 1,8 milliard d’euros le coût total des intempéries pour le secteur sur les onze premiers mois de l’année, précise l’AFA, qui s’exprime au nom de la Fédération française des sociétés d’assurances (FFSA) et du Groupement des entreprises mutuelles d’assurance (Gema). Avec une facture estimée à 850 millions d’euros, l’épisode de grêle historique de la Pentecôte a laissé la trace la plus lourde.

L’exercice 2014 est d’ores et déjà plus mauvais que le millésime 2013 (1,5 milliard d’euros de pertes assurées). L’addition surpasse aussi le coût moyen des événements naturels indemnisés par les assureurs sur la période 1988-2007 (1,5 milliard d’euros par an, selon les données de l’AFA). Les assureurs préviennent que ce coût annuel moyen de 1,5 milliard d’euros « pourrait être amené à progresser fortement si aucune mesure de prévention n’était prise ».

Ce poids très lourd des événements climatiques – avec en particulier une multiplication de « petits » événements qui coûtent cher mis bout à bout – va évidemment se retrouver dans les tarifs 2015 de l’assurance-habitation. Ceux-ci sont, à nouveau, orientés à la hausse avec des majorations allant jusqu’à 5 %, selon les premières communications des assureurs (« Les Echos » des 28 et 29 novembre). 

Laurent Thévenin, Les Echos