L’horizon reste toujours aussi incertain pour La Mutuelle des Etudiants (LMDE). Sous administration provisoire depuis cet été, la première mutuelle étudiante française doit encore résoudre une équation à trois inconnues.

Premier dossier qui n’est pas réglé : le transfert de la gestion du régime obligatoire des étudiants affiliés LMDE vers la Caisse nationale de l’assurance-maladie des travailleurs salariés (CNAMTS). Les discussions engagées avec l’ancienne équipe dirigeante de la Sécu – Frédéric van Roekeghem a été remplacé entre-temps par Nicolas Revel – prévoyaient le transfert de 400 salariés, indique Anne-Marie Cozien, l’administratrice provisoire. Alors que la LMDE entend garder les opérations d’affiliation et de prévention, elle s’inquiète du montant des remises de gestion que la CNAMTS envisage de lui verser à ce titre. « Ce qui est proposé n’est pas acceptable en l’état », explique Anne-Marie Cozien, mais « je ne désespère pas de trouver une solution avec la CNAMTS d’ici à la fin de l’année ».

L’incertitude est tout aussi grande sur l’activité d’assureur complémentaire de la LMDE. Son partenaire historique, la MGEN – qui lui sert de mutuelle substituante pour ses obligations de solvabilité – avait promis fin octobre de « construire les modalités nouvelles d’une offre complémentaire étudiante élargie et renforcée ». Anne-Marie Cozien explique être toujours dans l’attente d’une réponse de sa part. La MGEN a beau avoir mis fin au plan d’adossement initialement envisagé, l’administratrice la considère toujours comme « l’interlocuteur naturel ». Elle ne s’interdit pas d’envisager d’autres options, car elle veut « signer un accord de principe avec le partenaire pour le régime complémentaire d’ici à la fin de l’année », dit-elle.

Mais, dans tous les cas, et c’est la troisième inconnue, « il faudra nettoyer les fonds propres de la LMDE », qui atteignent – 35 millions d’euros. Cela suppose, selon elle, que la MGEN, la Matmut et la Mutualité Française « abandonnent leurs créances », d’un montant total de 15 millions d’euros. Elle attend aussi de la MGEN qu’elle procède à une extinction de créance sur l’avance de 10 millions d’euros faite en 2013. 

Laurent Thévenin, Les Echos