La recomposition du marché néerlandais de l’assurance se poursuit à marche forcée. Face à une concurrence acharnée entre compagnies et après la vague de concentrations ayant suivi la disparition du bancassureur Fortis, Achmea, numéro un du secteur aux Pays-Bas, va supprimer 4.000 postes sur un effectif total de 19.000 salariés dans les trois ans à venir.

L’objectif du groupe, qui affiche 20,4 milliards d’euros de primes en 2012 pour 8 millions de clients, est de réduire ses coûts opérationnels de 200 millions d’euros d’ici à fin 2015. « Tous les pôles d’activités seront touchés. Le personnel en contact direct avec les clients mais aussi les fonctions de back-office et de support technique », a précisé Willem van Duin, directeur général d’Achmea.

Enclenché après le bouclage d’un plan de licenciements de 2.500 personnes en 2012, le scénario se répète face aux difficultés ambiantes. A mi-exercice, ce groupe d’assurances mutualiste a accusé une baisse de 41 % de son bénéfice net, à 123 millions d’euros, pour un encaissement de primes en chute de 3 %, à 17,6 milliards d’euros.

Les maux qui rongent le secteur sont connus. Dans le sillage du démantèlement de Fortis, une nouvelle loi a remis à plat le versement de commissions aux intermédiaires, faisant ainsi monter d’un cran la concurrence. En outre, la multiplication de comparateurs d’assurances sur Internet a accentué cette tendance.

Face au nombre croissant de contrats souscrits en ligne, les coûts opérationnels d’une agence traditionnelle s’avèrent exorbitants. « Nous allons investir pour développer nos services sur Internet et dans les médias sociaux », indique le directeur général d’Achmea.

Au-delà, la chute des encaissements de primes est symptomatique de la conjoncture adverse. Par souci d’économie, nombre de Néerlandais renoncent désormais à souscrire des assurances complémentaires et optent pour un relèvement de franchise contre une baisse de prime.

Didier Burg, Les Echos
Correspondant à Amsterdam