Après avoir mené à bien son recentrage stratégique sur l’assurance-crédit, Coface veut mettre les bouchées doubles sur le plan commercial en Europe. En pleine discussion sur les renouvellements de contrats du 1 er janvier, la filiale deNatixis dit être en bonne posture. « Avec la crise, le comportement des entreprises change. Mois après mois, elles deviennent plus fragiles et elles peuvent de moins en moins supporter un aléa de défaut de paiement. Elles sont donc prêtes à payer plus pour avoir plus de garanties », décrit Jean-Michel Riou, directeur de Coface pour l’Europe de l’Ouest et la France. L’assureur-crédit offre ainsi désormais à ses clients la possibilité de renforcer leurs couvertures sur leurs acheteurs sensibles.

« En Espagne, en Italie ou en France, beaucoup d’entreprises non assurées viennent aussi à l’assurance-crédit parce que le coût du risque intrinsèque augmente », ajoute-t-il. A côté de cette nouvelle clientèle, Coface entend jouer sur tous les tableaux. En continuant à équiper ses assurés internationaux, qui ne sont pas forcément couverts dans tous les pays où ils opèrent. Mais en se tournant aussi vers les PME – notamment les plus petites particulièrement exposées aux risques d’impayés -, qu’il espère convaincre par un produit standard vendu sur Internet. Coface est aussi sollicité par les entreprises à la recherche d’un financement. « Pour convaincre une banque de financer un compte client, elles ont besoin de présenter un compte client couvert par une garantie d’assurance-credit », explique Jean-Michel Riou.

Numéro deux en France derrière Euler Hermes, l’assureur-crédit « veut augmenter son taux de couverture, tout en étant plus sélectif et plus fin dans son analyse des risques ». « Nous allons augmenter nos encours sur les entreprises les plus solvables et les réduire sur les entreprises les plus risquées. Nous aidons également nos clients à réorienter leurs portefeuilles clients », résume Jean-Michel Riou. En Europe, plusieurs secteurs font l’objet d’une vigilance particulière : l’automobile, la construction, la distribution, l’électronique ou l’agroalimentaire. Dans ce contexte favorable pour l’assurance-crédit, c’est très logiquement que Coface annonce « une remontée des prix pour 2013 », sans donner d’indication sur son ampleur.

 Laurent Thévenin, Les Echos