Nel 2012 le tariffe aumenteranno in media dal 2,7 % al 7 % nell’abitazione e deal  2 % al 4 % nell’assicurazione auto

Les assurés commencent à y être habitués. Quand ils recevront leurs avis d’échéance pour 2012, une majorité d’entre eux constateront une nouvelle hausse des prix de leur assurance automobile ou de leur multirisque habitation (MRH). Les augmentations déjà annoncées pour le 1 er janvier se situent dans la lignées des majorations pratiquées en 2011. L’an dernier, elles avaient suscité un tollé à Bercy, qui avait demandé au Trésor et à la Direction générale de la consommation et de la répression des fraudes pour vérifier si cette poussée tarifaire se justifiait. Leur rapport allait dans le sens des assureurs.

En MRH, les hausses seront une nouvelle fois, et sans surprise, plutôt marquées dans l’ensemble. Elles s’étalent pour l’instant de 2,7 % en moyenne à 7 %. Une nécessité, selon les assureurs, compte tenu de la récurrence des catastrophes climatiques ces dernières années, même si la sinistralité a été plutôt clémente cette année. Après la tempête Klaus en 2009, Xynthia et les inondations du Var en 2010, les intempéries qui ont touché le Sud-Est en novembre vont venir rogner leurs équilibres techniques. A la Maif, la hausse de 3 % en moyenne intègre « un rattrapage du coût des événements climatiques des années précédentes », ainsi que le risque sécheresse consécutif aux très faibles pluies du printemps.« Nous devons également prendre en compte la hausse des prix de la réassurance », ajoute Jean-Marc Raby, directeur général délégué du groupe Macif.

Un autre phénomène pousse à la hausse : la recrudescence des vols, dont la charge augmente de 21 % à la Macif, tandis que la Maif constate une progression de 10 % des cambriolages. « Les sinistres incendies sont également repartis à la hausse, sans doute en raison d’une plus grande négligence dans l’entretien des chaudières en période de crise économique », précise Jacques de Peretti, directeur général délégué d’AXA France et président de la commission pleinière des assurances de biens et de responsabilité de la FFSA .

« Des rattrapages tarifaires »

Plus globalement, le marché souffrirait « d’un déficit chronique de niveau de primes, qui ont été tirées vers le bas par de nombreux acteurs ces dernières années », souligne Claude Zaouati, directeur produits dommages et santé chez Aviva France. Ce qui augure d’une poursuite de la tendance haussière. « On peut raisonnablement penser que les hausses devraient devenir plus modérées à l’avenir », tempère Jean-Marc Raby.

En assurance automobile, les augmentations déjà annoncées sont plus resserrées : elles vont de 2 % à 4 %. « Le marché est toujours déficitaire, même si son ratio combiné devrait se rapprocher de 100 % en 2011. Cela appelle donc des rattrapages tarifaires », précise Jacques de Peretti. Comme l’explique Claude Zaouati, « la poursuite de la dérive du coût des corporels, notamment sur les blessés, pèse lourd ». A la Macif, le coût des sinistres graves a ainsi progressé de 16 %. Les assureurs indiquent également répercuter l’inflation continue des bris de glace, alimentée par l’augmentation de la surface vitrée dans les voitures, la sophistication des phares et l’envolée du coûts des réparations.

La facture sera la plus lourde en assurance-santé, entre la dérive tendancielle des dépenses de santé et le doublement de la taxe sur les contrats solidaires et responsables. Ce qui se traduira par une hausse moyenne de 4,7 % chez les mutuelles, d’après la Mutualité française. La Macif majorera ses tarifs de 3,25 % hors effet de la taxe, soit +6,75 % au total et Aviva de 7 % en incluant la taxation supplémentaire. Elle pourrait atteindre les 10 % chez certains.

« Les prix atteignent désormais des niveaux difficilement acceptables par les assurés », affirme Claude Zaouati, reflétant un discours largement partagé. « Pour la première année, nos primes nouvelles en assurance-santé baissent, ce qui veut dire que les clients prennent des garanties moins élevées », poursuit-il. Ce phénomène grandissant inquiète le secteur : « Nous voyons de plus en plus de sociétaires prendre seulement les protections les plus essentielles et délaisser d’autres garanties », ajoute Jean-Marc Raby.

LAURENT THÉVENIN