L’intervento della CDC non basta, Groupama dovrà vendere asset

La Caisse des dépôts (CDC) a sauvé Groupama… du moins jusqu’à la fin d’année. Mais cela suffira-t-il pour que le groupe recouvre la santé à plus long terme ? Car l’assureur a brutalement fait les frais de la crise des dettes souveraines de la zone euro, de la chute de ses placements financiers, et de lourdes acquisitions à l’étranger. Le soutien providentiel de la CDC ne peut donc pas régler tous les problèmes.

« Le groupe Caisse des dépôts et Groupama confirment être en discussion pour la reprise de la participation de Groupama dans Silic autour d’une structure d’échange avec des actions Icade », précise un communiqué publié dimanche soir. Voilà qui devrait permettre à l’assureur vert de se donner un peu d’air et de satisfaire aux critères de solvabilité requis par le régulateur (100 %) en fin d’année. Via sa filiale immobilière Icade, la CDC négocie en effet la reprise des 44 % de participation de Groupama dans la foncière cotée Silic. Selon « Le Figaro », cette transaction s’accompagnerait d’un apport de capital de la CDC à Gan Eurocourtage, filiale de l’assureur, par l’acquisition de 300 millions d’euros d’actions de préférence. Si la transaction est finalisée, elle pourrait s’élever à 1,3 milliard d’euros selon « Le Monde ». « Aucun accord n’a toutefois été conclu à ce stade », ajoute le communiqué. Ce qui laisse plusieurs questions en suspens : la CDC est-elle limitée à 300 millions d’euros ou pourra-t-elle monter davantage au capital de Gan Eurocourtage ? Et cela permettra-t-il ou non d’éviter une cession de cette entité ?

Ce qui est sûr, c’est que cet échange de bons procédés permettra d’aborder plus sereinement les questions qui fâchent, à savoir les éventuelles cessions d’actifs industriels et financiers. D’autant plus qu’une communication sur une cession aurait pu être préjudiciable aux affaires de l’assureur, en pleine période de renouvellement des contrats auto et habitation.

Opérations tous azimuts

Ces derniers jours, l’assureur vert avait également procédé à plusieurs opérations sur ses actifs financiers pour regagner une certaine marge de manoeuvre : réalisation de plus-values obligataires, immobilières, mise en place de solutions de couverture sur ses actifs… « Nous réalisons toutes les opérations nécessaires pour retrouver de la sérénité : des opérations sur les passifs et sur nos différentes classes d’actifs. Et nous conduisons des opérations de ?derisking? du bilan », expliquait la direction de Groupama (lire « La Tribune » du 24 novembre). Les discussions concernant de possibles cessions d’actifs n’en restent pas moins ouvertes, mais les dossiers ne sont plus classés comme prioritaires. Si cession il y a, elle n’aura donc pas lieu dans la précipitation. Sachant que les acquéreurs potentiels, notamment les autres groupes d’assurances, connaissent aussi la crise, et ne peuvent pas vraiment mettre la main au porte-monnaie pour le moment.

Le sort d’entités comme Gan Assurances, Groupama Gan Vie, Groupama AM, les filiales à l’étranger ou les participations financières, n’est donc pas scellé. Des précisions devraient être apportées jeudi sur l’opération de la CDC et sur certaines pistes de travail, lors du comité d’entreprise extraordinaire.