La Cassa Depositi e prestiti francese in soccorso a Groupama, fornirà fondi propri per soffisfare alle esigenze di solvibilità

Groupama peut souffler. Le groupe d’assurances mutualiste n’aura pas à brader ses actifs stratégiques pour regonfler d’ici à la fin du mois ses ratios de solvabilité, mis à mal par le poids de la dette souveraine dans ses comptes. La Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) va lui apporter assez de fonds propres pour qu’il puisse satisfaire les exigences de l’Autorité de contrôle prudentiel (ACP). Groupama a confirmé hier que les négociations étaient en cours.

Selon une source proche du dossier, confirmant les informations du « Figaro », ce sauvetage comprend deux volets : d’une part, la reprise de Silic, la foncière de Groupama spécialisée dans les bureaux, par celle de la Caisse des Dépôts, Icade. D’autre part, l’institution financière publique va acquérir sur ses fonds propres près de 300 millions d’euros d’actions de préférence de GAN Eurocourtage, la filiale de Groupama dédiée au marché du courtage.

Cession de la foncière Silic

Le volet foncier semble le plus naturel. Silic est en effet très complémentaire d’Icade, le premier étant très présent aux environs d’Orly et de Roissy alors que le second a 80 hectares de terrains entre Saint-Denis et Aubervilliers. Ensemble, ils créent un acteur important capable de tirer avantage des projets du Grand Paris voulu par Nicolas Sarkozy. La cession de cet actif non stratégique pour Groupama va en outre lui permettre d’inscrire une plus-value dans ses comptes.

En contrepartie de l’acquisition de Silic par Icade, la Caisse des Dépôts va acquérir environ 300 millions d’euros d’actions de préférence au sein de GAN Eurocourtage. L’opération doit permettre à Groupama de récupérer assez de fonds propres pour redresser sa marge de solvabilité d’ici à la fin de l’année au-dessus de 100 %, comme l’exige l’ACP. La CDC n’aurait pas de droit de vote mais GAN Eurocourtage étant une société profitable, l’institution financière compte sur un rendement à deux chiffres de son investissement.

Les grands termes de ce montage sont stabilisés mais ils doivent encore être validés par les instances de gouvernance des deux groupes. Tout porte à croire que l’ACP, qui doit examiner le dossier le 20 décembre, sera satisfaite. Son vice-président, Jean-Philippe Thierry, a en effet participé à l’élaboration du schéma de sauvetage de Groupama, négocié depuis quinze jours sous la houlette de Xavier Muscat, secrétaire général de l’Elysée, et de Ramon Fernandez, le directeur général du Trésor. Le groupe d’assurances mutualiste aura alors un peu plus de temps pour céder d’autres actifs sans les brader.

NINON RENAUD, Les Echos