LAURENT THÉVENIN
LA COLLECTE NETTE S’EST ÉLEVÉE À 1,8 MILLIARD D’EUROS EN OCTOBRE, CONTRE 400 MILLIONS EN SEPTEMBRE.
L’assurance-vie a repris des couleurs en octobre. La collecte nette (versements moins prestations) s’est élevée à 1,8 milliard d’euros le mois dernier, contre 400 millions d’euros en septembre et 900 millions d’euros en août, selon les statistiques publiées mercredi par la Fédération française de l’assurance. Il s’agit de la deuxième meilleure performance de l’année, après le sommet de juillet (2,6 milliards d’euros). Le marché a par ailleurs réalisé un bien meilleur mois qu’en octobre 2016 (500 millions).

Sur les dix premiers mois de l’année, la collecte nette cumulée n’atteint toutefois que 7,2 milliards d’euros, soit plus de moitié moins qu’en 2016 à la même époque (16 milliards d’euros). En 2017, les Français ont moins versé sur leurs contrats d’assurance-vie (109,1 milliards d’euros) que sur la même période de 2016 (111 milliards).

Nette hausse des cotisations
Mais octobre a vu un net redémarrage des cotisations, qui ont atteint 11,8 milliards d’euros, soit 2,2 milliards de plus qu’en septembre. Les assureurs se garderont de tirer des conclusions trop hâtives au vu de ce seul mois. Mais cela peut être vu comme un signal positif alors qu’une « flat tax » de 30 % s’applique depuis la fin septembre sur les nouveaux versements réalisés à partir de 150.000 euros d’encours pour une personne seule et de 300.000 euros pour un couple.

Ce nouveau prélèvement forfaitaire unique
peut en effet potentiellement dissuader les gros épargnants de continuer à garnir leurs contrats existants.
Dans un effet miroir saisissant, le regain de forme de l’assurance-vie intervient précisément au moment où le Livret A, jusque-là plutôt à la fête en 2017, a essuyé une collecte nette négative de 1,58 milliard d’euros, son plus mauvais score depuis deux ans.

Réorientation vers les UC
Les assureurs peuvent avoir plusieurs autres motifs de satisfaction. D’abord,

la réorientation de la collecte vers des produits plus rentables
se poursuit. A fin octobre, la part des unités de compte (UC) dans les cotisations totales s’élevait ainsi à 27 %, contre 19 % un an plus tôt. Pour les assureurs, il est aujourd’hui essentiel de vendre moins de contrats euros offrant la garantie du capital, car ces produits sont à la fois plus coûteux en termes de fonds propres à immobiliser et moins intéressants en termes de marges que les UC. Et ce d’autant plus dans un environnement de taux durablement bas.
Deuxième tendance positive, l’encours total de l’assurance-vie est en hausse de 4 % sur un an. Il atteint 1.682,3 milliards d’euros à fin octobre.
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