LAURENT THÉVENIN

LES MAJORATIONS VONT ALLER DE 0 À 2,7 % EN AUTOMOBILE. EN HABITATION, LES REVALORISATIONS TOURNENT ENTRE 0 ET PLUS DE 3 %.
Les assurés ne devraient, dans l’ensemble, pas échapper en 2018 à de nouvelles hausses de tarifs en automobile et en habitation (MRH). Et ce n’est sans doute pas un hasard si, cette année, les assureurs ne se précipitent pas pour communiquer sur le sujet… Deux compagnies ont toutefois annoncé un gel de leurs tarifs : la MACSF, pour l’assurance auto, et la Matmut, pour la MRH. « C’est un vrai effort, car nous voulons développer cette offre. Nous sommes en effet convaincus que l’habitation va devenir de plus en plus le point central de la relation avec l’assuré, davantage que l’automobile », a justifié jeudi Nicolas Gomart, le directeur général de la Matmut, lors d’une rencontre avec l’Association nationale des journalistes de l’assurance.

Des tarifications de plus en plus « sophistiquées »
Mais, partout ailleurs, la tendance est inflationniste. En auto, la Matmut va ainsi relever ses tarifs de 2,7 % en moyenne. « Après application du bonus-malus et des réductions sur les garanties dommages de 5 à 10 % liées à l’âge du véhicule, nous serons à +1,2 % en moyenne. Cela nous situe à peu près dans la moyenne du marché », anticipe Nicolas Gomart. Les tarifs sont également à la hausse à

la Maif (+1,2 % en auto, hors effet bonus-malus, et +2 % en MRH en moyenne)
, chez Swiss Life France (avec des revalorisations moyennes inférieures à 1 % en auto et à 2 % en MRH) ou Generali France (+2 à +2,5 % en moyenne en auto comme en MRH). En septembre, le cabinet Facts & Figures avait dit s’attendre à
des hausses moyennes tournant autour de 2 à 3 % en auto et de 1 à 2 % en MRH
.
Tous les assurés ne seront évidemment pas logés à la même enseigne. « Sur certains segments de notre portefeuille, il n’y aura pas de hausse des tarifs, voire des baisses », précise ainsi Nicolas Gomart. « Nos modèles de tarification sont de plus en plus sophistiqués, puisqu’ils tiennent désormais compte de la fidélité du client, de son multi-équipement ou de son potentiel », détaille de son côté François Féquant, directeur des solutions d’assurance pour le marché des particuliers chez Generali France.

Il devient toutefois aujourd’hui de plus en plus difficile pour les assureurs de ne pas répercuter des coûts croissants. En assurance auto, ils font ainsi face à une inflation continue de l’indemnisation des personnes blessées dans les accidents de la route. S’y ajoute aussi un renchérissement du coût des réparations, du fait notamment de la sophistication des véhicules et de la hausse du prix des pièces détachées. « Clairement, les constructeurs auto ont trouvé, avec les pièces détachées, un moyen de rétablir leurs marges », dénonce Nicolas Gomart.

Côté MRH, la donne est identique. « Quand nous fixons nos tarifs, nous raisonnons toujours en regardant des séries relativement longues. Sur 12-18 mois, l’inflation des sinistres en multirisque habitation atteint 3 %, ce qui correspond à une tendance que nous observons depuis plusieurs années. Notre politique de majoration consiste à couvrir cet effet-là », explique François Nédey, directeur technique assurance de biens et responsabilité d’Allianz France, chez qui l’augmentation moyenne en MRH va « être audessus de 3 % » en 2018.

Comme en auto, les coûts de réparation ne cessent d’augmenter. Année après année, les événements climatiques pèsent par ailleurs très lourd dans la balance. Cette année, la sécheresse risque de coûter ainsi très cher. « C’est le risque qui monte en France, en fréquence et en intensité », souligne François Nédey.
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