ALEXANDRE COUNISCORRESPONDANT À LONDRES
LA FINANCIAL CONDUCT AUTHORITY A LANCÉ IL Y A QUELQUES JOURS UNE ENQUÊTE SUR LE SECTEUR.
La concurrence joue-t-elle pleinement son rôle dans le secteur des courtiers en assurance au Royaume-Uni ? C’est pour le vérifier que le régulateur du secteur financier, la Financial Conduct Authority (FCA), a décidé il y a quelques jours de lancer une enquête sur le secteur. Une consultation est ouverte auprès des professionnels (assureurs, courtiers et clients) jusqu’au 19 janvier.

La FCA, qui avait lancé en avril plusieurs « raids » dans les locaux de courtiers en assurance aérienne (chez Aon, Willis Towers Watson, Jardine Lloyd Thompson ou encore Marsh), veut d’abord vérifier qu’aucun courtier n’ait atteint un pouvoir de marché tel qu’il puisse augmenter ses prix au-delà du raisonnable ou empêcher l’arrivée de nouveaux concurrents.

« Broker facilities »
Les courtiers proposent désormais des « broker facilities » dans lesquelles ils présentent aux assureurs des portefeuilles de risques plutôt que de traiter risque par risque. Ils ont aussi élargi la gamme de leurs services aux assureurs (conseil, données, analyse…). « Certaines parties prenantes nous ont dit que les plus gros courtiers pourraient user de leur pouvoir de marché pour obliger les assureurs à souscrire de telles ‘facilities’ ou à payer pour de tels services », estime la FCA.

Le régulateur veut ensuite regarder si des conflits d’intérêt empêchent les courtiers d’agir dans le seul intérêt de leur client. « Quand ils choisissent des options de placement pour leurs clients, il peut y avoir des incitations à choisir les assureurs ou les produits qui procurent au courtier la plus forte rémunération plutôt que ceux qui collent le mieux aux besoins des clients », indique la FCA. Idem lorsque les courtiers placent leurs risques via des « facilities », lorsqu’ils le font auprès d’assureurs qui leur achètent des services additionnels, ou qu’ils proposent des services d’assurance maison pour conserver une plus grande part de la marge. L’institution rendra ses conclusions préliminaires à l’automne 2018. Elle pourrait prendre de nouvelles mesures réglementaires, publier de simples directives, ou proposer à l’industrie de s’auto-réguler. Elle pourrait aussi prendre des mesures spécifiques à l’encontre de tel ou tel courtier si nécessaire.
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