Laurent Thévenin
@laurentthevenin
Du jamais-vu depuis décembre 2013 ! La collecte nette d’assurance-vie est tombée dans le rouge au mois d’octobre pour la première fois en presque trois ans, selon les
statistiques publiées jeudi par la Fédérationfrançaisedel’assurance.
Autrement dit, les prestations versées aux épargnants ont été supérieures aux cotisations encaissées parlescompagniesd’assurances.Le
soldenetaétélégèrementnégatifde 100millions d’euros.
Inquiétudes des épargnants Cette contre-performance confirme la tendance des derniers mois. Après avoir atteint des sommets en juillet (3,5 milliards
d’euros), la collecte nette avait en effet déjà marqué le pas en août (500millionsd’euros)avantdechuter à zéro en septembre. Sur les dix
premiers mois de l’année, elle s’élève à 15,7 milliards d’euros, soit moins que pour la même période de 2015 (19,3 milliards d’euros).
Dans le détail, les prestations ont augmenté entre septembre et octobre,passantde9,6à10,2milliards,à des niveaux supérieurs à ceux de
2015.« Unehaussequitientàlafoisà la polémique suscitée par le débat de la loi Sapin II et à l’engouement retrouvé pour l’immobilier », selon
PhilippeCrevel,directeurduCercle de l’Epargne. Les assureurs ont indiqué avoir dû répondre à de nombreuses interrogations de leurs clients, inquiets des dispositions
de SapinII prévoyantla possibilité d’une restriction ou d’un blocage temporaires des rachats sur leurs contrats encasdemenace sur
la stabilité du système financier (« Les Echos » du 10 novembre).
Quant aux cotisations, elles continuent certes de rentrer (10,1 milliards d’euros en octobre, contre 9,6 milliards en septembre), mais
les montants sontinférieurs à ceux collectés l’an passé (11 milliards en octobre 2015). Les épargnants savent qu’ils doivent s’attendre à
une nouvelle baisse de la rémunération des fonds euros. Avec les taux bas, ces supports investis d’abord en obligations rapportent en effet de moins en moins (2,27 % en moyenne au titre de l’exercice 2015), même s’ils offrent un rendement supérieur à l’inflation et aux autres produits d’épargne grand public. Et les autorités multiplient
les appels à davantage de modération dans les taux servis.
Alors que les assureurs font tout pour pousser davantage leurs clientsverslesunitésdecompte(UC) – des supports plus risqués que les
fonds euros, car investis pour partie en actions, mais également sensés être potentiellement plus rémunérateurssurladurée–,leurseffortsne
sont pas encore couronnés de succès.
En octobre, la part des UC dans la collecte brute a certes atteint24,7 %, mais elle reste à 19 % sur les dixpremiersmoisde l’année.
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