La finance participative – qui permet à des particuliers de financer directement d’autres particuliers – porte encore le parfum de la nouveauté. Mais elle adopte petit à petit les canaux de l’épargne traditionnelle. Sur la plate-forme du site de prêts entre particuliers Prêt d’Union, les particuliers ne prêtent ainsi pas directement, mais ils investissent dans un fonds qui servira à accorder des prêts. L’établissement – qui affiche 60 millions d’euros de nouveaux crédits en 2014 (et 110 millions d’euros depuis sa création) – approfondit cette logique via un partenariat de distribution avec la plate-forme de Generali dédiée aux conseillers en gestion de patrimoine (CGPI). L’assureur va ainsi faire connaître Prêt d’Union à ses 2.000 CGPI actifs, qui « pourront proposer un placement de diversification à leurs clients personnes physiques et personnes morales », indiquent les deux partenaires.

En s’associant à l’image de Prêt d’Union, Generali cherche à se différencier d’autres assureurs aux yeux de son réseau d’indépendants. « Les produits de taux se ressemblent tous. Or, avec ce nouveau produit, en plus de rendements satisfaisants, nous apportons une belle histoire aux CGPI, qui suscite de la curiosité et un bon accueil. Cela devrait aussi les aider à mettre en avant notre offre d’assurance-vie », souligne Sonia Fendler, membre du comité exécutif de Generali France.

De son côté, la plate-forme de prêts veut faire grimper le volume de sa production et a besoin d’industrialiser sa collecte de fonds. « Nous sommes partis des particuliers, puis avons noué des relations avec les banques privées avant de toucher les CGPI », explique Charles Egly, fondateur de la plate-forme. Cette dernière travaille déjà avec une centaine de CGPI, ce qui lui a permis de collecter 10 millions d’euros à prêter sur les douze derniers mois. Ce nouveau partenariat de distribution pourrait faire monter ce canal de collecte entre 50 et 100 millions d’euros par an. 

Edouard Lederer, Les Echos