C’est un Mario Greco aux mains pleines qui est revenu mercredi devant les investisseurs à Londres. Moins de deux ans après avoir présenté à la City ses objectifs financiers pour 2015, le patron de Generali a annoncé que le troisième assureur européen était « en avance d’un an » sur son plan de marche.

« La plupart des objectifs ont été atteints », a-t-il fait valoir. C’est le cas, par exemple, pour le rendement des fonds propres opérationnel (RoE), qui était attendu à 13 % pour 2015 initialement, ou pour le ratio de solvabilité, déjà porté au-dessus de 160 %. Generali avait par ailleurs réussi à boucler son programme de 4 milliards d’euros de cessions d’actifs non stratégiques. Le groupe italien se dit aussi bien parti pour tenir son objectif d’économies : 750 millions d’euros à horizon 2015 et 1 milliard à horizon 2016.

« Je sais que, en janvier 2013, beaucoup pensaient que tout cela ne serait pas possible, compte tenu de l’environnement macroéconomique difficile dans lequel nous évoluons. Le Generali que voyez aujourd’hui est un groupe international transparent et qui délivre ses promesses », a lancé Mario Greco à la communauté financière. Depuis son arrivée à la tête de Generali à l’été 2012 en provenance de Zurich Insurance Group, cet ancien de McKinsey se tient à son objectif de « révolutionner complètement » le géant italien de l’assurance.

« Generali est de retour dans la course ! » affirme-t-il désormais. Comme il l’avait expliqué aux « Echos » en octobre, Mario Greco croit beaucoup dans le potentiel de Generali en Europe, continent qui lui a apporté l’an dernier 79 % de son chiffre d’affaires. « C’est le premier marché de l’assurance au monde et un endroit très attractif pour faire du business », insiste-t-il. L’assureur ne cache en particulier pas ses ambitions nouvelles en France – son troisième marché après l’Italie et l’Allemagne – alors que le long travail de redressement touche à sa fin (lire ci-dessous).

Désormais tourné vers la préparation de son nouveau plan, qui sera dévoilé en mai 2015, Generali souligne que l’assurance directe (7 % de son chiffre d’affaires, soit, affirme-t-il, davantage que ses grands concurrents européens) et la télématique (c’est-à-dire les offres d’assurances liées aux objets connectés) seront des éléments « clefs » de son développement futur.

A l’instar d’Allianz, qui va relever sa politique de dividende, Generali a également annoncé qu’il pourrait porter son taux de distribution à plus de 40 % en 2015. Suite à ces présentations, le titre Generali a pris 0,98 % à la Bourse de Milan. 

Laurent Thévenin (à Londres), Les Echos