AXA France ne lésine pas pour changer de braquet dans le numérique. « Nous allons investir 180 millions d’euros sur les trois prochaines années », a annoncé mercredi son PDG, Nicolas Moreau. L’assureur avait déjà dépensé 100 millions d’euros ces trois dernières années. Dans le détail, la moitié de l’enveloppe annuelle de 60 millions d’euros sera allouée à l’informatique, 20 millions d’euros au marketing et aux produits, et 10 millions d’euros seront dédiés aux partenariats et aux investissements dans des start-up.

« Il y a un besoin d’innover pour rester dans la course, car nos concurrents d’aujourd’hui ne sont pas forcément nos concurrents de demain », insiste Nicolas Moreau. Personne n’est à l’abri « d’une sortie de route », affirme-t-il, en rappelant la descente aux enfers rapide de Kodak. « L’évolution est cependant plutôt lente sur le marché français. Cela laisse un peu de temps pour se transformer », ajoute-t-il.

Dans l’immédiat, AXA France veut rendre disponible sur Internet d’ici à 2015 l’ensemble de ses produits – ce qui est déjà largement le cas. Le numérique lui apporte plus de 8 % de ses nouveaux contrats d’assurance automobile, avec 18 % de souscriptions intégralement faites en direct. L’assureur, qui a fait « le choix du multiaccès », a aussi «  placé [ses] agents au milieu du parcours digital », explique Matthieu Bébéar, en charge de la distribution d’AXA particuliers-professionnels. Dans la majorité des cas, en effet, les nouveaux clients issus du digital ont des parcours « hybrides », allant d’abord sur Internet avant de se rendre chez un agent général.

Tout l’enjeu pour l’assureur est d’arriver à optimiser les « leads » générés sur Internet. « Recontacter le prospect, récupérer son projet, cela s’apprend », souligne Matthieu Bébéar. Il en veut pour preuve les résultats des 600 agents engagés dans la «  démarche e-business  », qui ont réussi à doubler leur taux de transformation de devis entre 2012 et le premier semestre 2014.