La preuve par les faits. Dix mois après avoir présenté à la City son plan stratégique pour Generali, Mario Greco était de retour hier à Londres pour faire un premier point d’étape. « En janvier, j’étais le patron d’une compagnie très différente de ce qu’elle est aujourd’hui », a exposé aux investisseurs le directeur général du premier assureur italien.

De fait, la « révolution » promise par le « Napolitain de fer » à déjà commencé à tous les étages. Changement le plus visible, Mario Greco a profondément remanié et internationalisé la gouvernance – son comité de direction comptant autant d’Italiens que de non-Italiens. « Selon moi, nous avons la meilleure équipe dans le secteur de l’assurance », n’hésite-t-il pas à affirmer après avoir récemment recruté Philippe Donnet (un ancien d’AXA) à la tête de l’entité italienne et Eric Lombard (l’ex-PDG de BNP Paribas Cardif) comme directeur général de Generali France. « Eric nous apporte sa réputation, son expérience et sa connaissance du marché français. Il pourra également nous faire partager son savoir en matière de bancassurance, un secteur sur lequel Generali est aujourd’hui sous-exposé au niveau du groupe alors que c’est le principal canal de distribution en Asie ou en Amérique latine », explique-t-il dans un entretien aux « Echos ». Eric Lombard doit désormais définir une nouvelle stratégie pour Generali France « Il n’est là que depuis le mois de novembre. Nous allons lui laisser le temps de bien découvrir le groupe. Cela ne sert à rien de trop se précipiter. La France est un marché clef pour nous », précise Mario Greco.

Autre illustration de la transformation en cours, le plan de cession d’actifs est mené tambour battant et aujourd’hui déjà accompli à 60 % (lire ci-contre). « Nous avons réalisé cinq opérations en un an », se félicite Mario Greco. Il lui reste notamment à mener à bien la vente de BSI, sa filiale de banque privée suisse.« C’est un processus très complexe, notamment du fait que BSI présente la particularité d’avoir à la fois des activités en Europe et en Asie. Nous voulons aussi la vendre à son juste prix », précise-t-il. Au-delà de ce dossier, il se refuse à donner la moindre indication sur les autres actifs dont Generali pourrait se séparer. Seule certitude, ce programme ne concernera pas la France : « Nous sommes attachés à toutes nos activités françaises. Nous allons au contraire nous concentrer sur la manière dont nous allons les faire croître », insiste-t-il.

Dans le même temps, Generali a réaffirmé son recentrage sur ses activités « coeur » en rachetant les intérêts minoritaires de ses filiales allemande et asiatique. Au-delà, l’assureur dit « ne pas envisager d’acquisitions ». Mais, « le futur de Generali sera brillant après 2015 », promet Mario Greco.

Sa priorité reste pour l’instant d’atteindre un rendement des fonds propres(RoE) de 13 % en 2015. Les efforts d’économies visés ont été portés à 750 millions d’euros d’ici à 2015 et à 1 milliard d’ici à 2016. L’assureur vise aussi un ratio d’endettement de moins de 35 % en 2015. Suite à ces annonces, le titre Generali a pris 1,51 % à la Bourse de Milan.

Laurent Thévenin (à Londres)