Les assurés dont les contrats arrivent à échéance au 1er janvier commencent à être fixés sur leur sort. Comme les années précédentes, la majorité des ménages verra ses cotisations d’assurance auto ou habitation augmenter.

Les chiffres compilés par « Les Echos » font état de majorations de primes comprises entre 0 et 2,8 % pour 2014 en auto. Et la tendance est clairement à la hausse pour les années suivantes (lire ci-dessous). Les augmentations seront cependant lissées sur plusieurs exercices, car, sur ce marché ultracompétitif, il est difficile pour un acteur de trop sortir du rang. Un assureur ne cache pas qu’il a dû se retenir de ne pas relever davantage ses prix. Les annonces précoces de la Maif et de la MAAF de geler leurs tarifs pour 2014 avaient ainsi semé le trouble dans le marché. Les deux mutuelles avaient alors justifié cette décision par les bons résultats de 2012.

Avec une augmentation moyenne de 0,5 % avec effet bonus ou de 1,5 % hors effet bonus, la Macif explique aussi avoir voulu « préserver le budget » de ses sociétaires. « Nous nous inscrivons dans une logique de régularité. Il n’est pas question de procéder par à-coups », explique Catherine Touvrey, directrice générale déléguée en charge des métiers.

Les raisons qui poussent à la hausse ne manquent pas. A la Macif, on souligne une hausse continue de la charge de bris de glace (en moyenne + 6 % par an sur les neuf dernières années). « Nous enregistrons une baisse du nombre de sinistres matériels de l’ordre de 1 à 2 %, mais aussi une progression du coût des réparations de l’ordre de 2 à 3 % », abonde Jacques de Peretti, directeur général d’AXA particuliers-professionnels.

Mais ce qui inquiète le plus les assureurs, c’est le poids toujours plus lourd de l’indemnisation des sinistres corporels (lire ci-dessous). « A fin octobre, nous comptabilisons déjà pour cette année neuf sinistres supérieurs à 5 millions d’euros, alors que c’était exceptionnel il y a quelques années », indique de son côté Catherine Touvrey, à la Macif. Un de ses concurrents doit, lui, régler un dossier de plusieurs dizaines de millions d’euros.

Sans surprise, les hausses sont plus marquées qu’en auto, allant de 2,5 % à 5 %. A entendre les assureurs, il peut difficilement en être autrement sur un marché structurellement déficitaire. D’autant que les événements climatiques ont une nouvelle fois pesé très lourd en 2013, sous l’effet des intempéries de cet été (grêle, inondations, orages, pluies, tempête). « Mis bout à bout, ces événements peu médiatiques vont coûter au marché presque aussi cher que la tempête Xynthia de 2010 », signale Jacques de Peretti. Ils vont par exemple laisser une charge de 94 millions d’euros pour la seule Macif. La hausse des cambriolages et la forte augmentation des sinistres incendies alimentent aussi les hausses de tarifs. Tout comme le passage le 1er janvier du taux intermédiaire de la TVA de 7 % à 10 %. « Cela va augmenter le coût des réparations sur le bâti, qui est le principal poste d’indemnisation en MRH. La majoration de nos cotisations sera de 4,9 % pour 2014, dont 2,2 % liés à la hausse de la TVA », indique Jacques de Peretti.

Laurent Thévenin