Les réassureurs ont le vent en poupe. Et la tempête américaine Sandy qui a fait 113 morts la semaine dernière, ne semble pas assombrir leur optimisme. Coup sur coup, les allemands Hannover Re et Munich Ré ainsi que le groupe helvétique Swiss Re ont publié la semaine dernière des résultats bien supérieurs aux prévisions.

Jeudi, Swiss Re a annoncé un bénéfice net trimestriel de 1,7 milliard d’euros contre 1,1 milliard attendu, grâce notamment à une plus-value sur la cession d’Admin Re aux Etats-Unis. Le groupe suisse a dit à ses actionnaires qu’il envisageait un dividende extraordinaire s’il ne trouvait pas l’occasion de réinvestir ses profits. Une annonce qui a provoqué une belle envolée du titre en Bourse. Pour Swiss Re, il est par ailleurs trop tôt pour estimer l’impact de l’ouragan Sandy. Celui-ci pourrait en tout cas déboucher sur une légère hausse des tarifs lors de la période de renouvellement des contrats en janvier, en raison d’une demande en forte hausse, a indiqué George Quinn, le directeur financier de Swiss Re, sans donner plus de détails.

Relèvement du dividende

Son concurrent Munich Ré, la veille, avait quant à lui osé une première évaluation. Son directeur financier, Jörg Schneider, a évoqué mercredi le montant d’un demi-milliard d’euros. Rien d’insurmontable pour le premier réassureur mondial qui s’attend cette année à dégager un résultat net de 3 milliards, relevant au passage de 20 % sa prévision. Sur les neuf premiers mois de l’année, son résultat net culmine déjà à 2,7 milliards d’euros. Mardi, l’autre grand réassureur allemand, Hannover Re, a également relevé la barre des prévisions annuelles en dépit de la tempête américaine.

Pour Munich Ré, le trimestre achevé à fin septembre est le meilleur depuis cinq ans, en rapportant net 1,1 milliard d’euros. C’est le quadruple de la performance par rapport au troisième trimestre 2011, qui avait été affecté par l’ouragan Irene et les dépréciations sur le portefeuille de titres grecs. Entre juillet et septembre, en l’absence de catastrophes majeures, le ratio combiné (sinistres et charges rapportés aux primes), affiche un confortable 89,4 %. Sur les neuf premiers mois, il est encore de 93,6 %, ce qui laisse espérer un score annuel meilleur que la valeur de référence de 96 %. Pour mémoire, l’année 2011 avait terminé sur la marque de 113,8 %, synonyme de pertes.

Le réassureur munichois a par ailleurs dopé son résultat du trimestre grâce aux produits de placement, alors qu’il a en partie réalloué son portefeuille. Il s’est allégé en obligations, qui ne rapportent presque plus rien, pour se renforcer dans les actions. Celles-ci représentent, net des dérivés, près de 3 % du portefeuille. Il ne s’agit pas d’aller bien plus loin, prévient Jörg Schneider, qui ne veut pas s’exposer outre mesure à des placements volatils et potentiellement gourmands en capital.

Comme pour Swiss Re, les actionnaires de Munich Ré peuvent espérer un relèvement du dividende l’an prochain.

J.-Ph. L., à Francfort, et L. B.