Nouvelles suppressions d’emplois, cessions d’actifs, coupes franches dans les portefeuilles, ING ne cesse d’élaguer son périmètre d’activité. Autant d’opérations qui confirment la mauvaise posture du néerlandais, qui, contraint par Bruxelles de se désengager complètement de l’assurance en 2013 en échange des aides publiques reçues en 2008, a accusé une chute de 64 % de son bénéfice net sur le troisième trimestre, à 609 millions d’euros. Moins bien loties que le pôle bancaire, qui voit son résultat trimestriel fondre de « seulement » 43,8 %, à 670 millions d’euros, les activités d’assurance se sont soldées par une perte nette de 61 millions d’euros. Ce résultat est notamment lié à des coûts de restructuration, des charges liées à la vente de filiales et à des produits de rente garantie aux Etats-Unis.

Aux mêmes maux, les mêmes remèdes, ING annonce donc, comme l’année dernière un nouveau plan de réduction des coûts qui se traduira par 2.350 suppressions de poste, dont un millier d’emplois dans le pôle de banque privée et le reste au sein du pôle d’assurance. Ces réductions doivent générer 200 millions d’économies dans l’assurance à partir de fin 2014 et 260 millions dans la banque privée en 2015. Le plan similaire en cours dans la banque de détail aux Pays-Bas, qui prévoit la disparition de 2.700 emplois d’ici à 2013, vise déjà à réaliser 300 millions d’euros d’économies par an à partir de 2014.

Parallèlement, le groupe poursuit sa cure d’amaigrissement tous azimuts. Il a assuré hier avoir réalisé de « bons progrès » dans ses discussions avec Bruxelles, en vue de revoir les restructurations imposées qu’ING estime trop lourdes. Le groupe doit encore parachever la vente d’une partie de son pôle d’assurance asiatique après une salve de cessions (pôle d’assurance latino-américain, activités de leasing et d’immobilier, ING Direct USA, Canada, Royaume-Uni). L’introduction en Bourse des activités d’assurance américaines figure aussi à l’agenda, tout comme le remboursement « au plus vite » de 4,5 milliards d’euros encore dus à l’Etat néerlandais.

Parallèlement, le bilan du groupe s’est allégé de 17 milliards d’euros entre juin et septembre, notamment à la suite de son désengagement complet de Capital One. Du coup, le ratio de fonds propres du pôle bancaire a progressé pour atteindre 12,1 % sur le dernier trimestre.

Didier Burg , Les Echos