Covéa a franchi hier une étape importante presque dix ans après sa création. Le géant français de l’assurance-dommages de particuliers s’est doté d’un holding contrôlé à parts égales par les mutuelles de tête (MMA, MAAF et AM-GMF) et qui détiendra en retour leurs filiales opérationnelles. Covéa étend à l’ensemble du groupe un schéma qui existait déjà chez MMA et AM-GMF. Si l’organisation institutionnelle et opérationnelle du groupe reste inchangée, l’intérêt de la création de Covéa Coopérations est évident. Ainsi « mutualisées », ses capacités financières seront plus facilement mobilisables, comme l’explique aux « Echos » son PDG, Thierry Derez. Désormais doté d’un véritable bras armé, son groupe, riche de 9 milliards d’euros de fonds propres à fin 2011, se donne encore un peu plus les moyens de ses ambitions, notamment en matière de croissance externe.

Du côté des syndicats, la rapidité avec lequel ce projet a été mené – le processus a été enclenché en juillet – suscite des interrogations sur les desseins réels de Covéa. « Nous voulions que tout soit prêt avant la fin de l’année, sinon cela nous aurait obligé à refaire tous ces travaux sur la base des comptes au 31 décembre 2012, et nous aurions perdu inutilement plusieurs mois », répond Thierry Derez. Le groupe attend désormais le feu vert des autorités de tutelle et réglementaires.