Cela devrait être l’opération de l’année à Hong Kong. Le numéro un chinois de l’assurance dommages, le groupe public PICC, va chercher à lever l’équivalent de 3,6 milliards de dollars américains à la Bourse de Hong Kong. Dans l’ancienne colonie britannique, cela sera l’introduction la plus importante depuis qu’AIA a levé 20,5 milliards de dollars, en octobre 2010. C’est un signal important pour la place, qui avait subi, ces derniers mois, plusieurs reports d’introductions en Bourse. Le moral des investisseurs s’est effectivement amélioré, comme en témoigne la hausse de 17 % qu’a connue l’indice Hang Seng depuis son point bas de juin dernier.

Pour autant, PICC semble avoir revu ses ambitions à la baisse, puisque le groupe tablait, à l’origine, sur une levée de fonds de 4 milliards de dollars. Même s’il n’est pas impossible que l’assureur atteigne finalement ce montant, puisqu’il se réserve l’option d’augmenter l’offre de titres de 15 % si la demande est suffisante, cela confirme la prudence avec laquelle le mastodonte aborde cette opération. Il a d’ailleurs sécurisé la participation de 16 investisseurs institutionnels, dont une majorité de groupes chinois. Mais l’assureur américain AIG aurait renoncé à se porter acquéreur, si l’on en croit l’agence Reuters, au motif que la valorisation de PICC est encore trop élevée.

De fait, le groupe chinois avait proposé au Fonds de sécurité sociale chinois d’acquérir 11,3 % de son capital en juin 2011, pour 10 milliards de yuans (1,6 milliard de dollars). Cela valorisait, à l’époque, la société à un peu moins de 90 milliards de yuans. Aujourd’hui, l’opération prévue à la Bourse de Hong Kong, au terme de laquelle 16,7 % du capital serait coté à Hong Kong, valoriserait PICC à environ 113 milliards de yuans. Une différence que PICC justifie par le fait que le Fonds de sécurité sociale aurait obtenu des conditions préférentielles pour entrer au capital.

Gabriel Grésillon, Les Echos
Correspondant à Pékin