Un nouveau PDG et des résultats prometteurs : les changements sont de taille chez Direct Assurance qui fête ses vingt ans d’existence. Spécialisée dans l’assurance en direct, souscrite uniquement par téléphone ou Internet, la filiale du groupe AXA est devenue rentable l’an dernier avec un chiffre d’affaires en hausse de 5,5 %, à 287 millions d’euros. « La croissance du chiffre d’affaires devrait cette année être de l’ordre de plus du double, alors que le marché augmente de seulement 3 % », estime Godefroy de Colombe fraîchement nommé PDG. Jusqu’ici responsable des opérations pour AXA Global Direct, l’entité regroupant les sociétés d’assurance directe du groupe AXA dans 8 pays (France, Belgique, Pologne, Espagne, Italie, Portugal, Japon et Corée), il succède à Yves Masson. Celui-ci est désormais en charge de l’assurance des particuliers au Royaume-Uni.

Outre-Manche, le marché est largement dominé, à 70 %, par l’assurance directe.« Il est très probable que la France prenne le chemin suivi il y a dix ans par le Royaume-Uni, et plus récemment par certains marchés matures comme l’Italie, l’Espagne ou la Pologne », souligne Godefroy de Colombe. L’assurance directe reste encore modeste en France où elle pèse 3 % du marché. Mais elle gagne du terrain notamment grâce aux comparateurs d’assurances. « Les clients sont plus volatils, ils recherchent l’offre la moins chère et plébiscitent une plus grande transparence », relève Godefroy de Colombe. Direct Assurance profite de la banalisation des achats sur Internet, utilisé par près de 70 % des nouveaux clients.

L’assureur mise aussi sur « une très bonne gestion des sinistres » pour gagner la confiance des clients. « Beaucoup préfèrent encore s’adresser aux réseaux d’agents, car ils sont persuadés qu’en cas de sinistre, il n’y aura personne pour les défendre », explique Yves Masson.

A l’image du groupe AXA, le coeur de l’activité reste l’automobile, qui pèse plus de 90 % de son chiffre d’affaires. La filiale a choisi de mettre en avant « la marque » plutôt que l’adossement à AXA pour ne pas créer de « confusion »chez les clients. L’hostilité affichée à sa création par les agents d’AXA France, redoutant une concurrence interne, semble s’être aujourd’hui dissipée.

AURÉLIE ABADIE, Les Echos