Utili in calo del 63% al terzo trimestre per Munich Re

Des années riches en remous, Jörg Schneider en a connu durant sa décennie occupée comme directeur financier du réassureur allemand Munich Ré. Néanmoins, 2011 décroche la palme. Hier, en marge de l’annonce d’un résultat trimestriel décevant, le financier voyait déjà l’année en cours « marquée par l’environnement le plus difficile » de la dernière période. Le résultat consolidé du premier réassureur mondial est certes positif de 290 millions d’euros au troisième trimestre, mais cela « ne nous procure aucune joie », a-t-il reconnu. En comparaison annuelle, le bénéfice chute de 62 %. Sur neuf mois, il reste cependant positif, à 80 millions d’euros, contre près de 2 milliards il y a un an.

Le premier trimestre avait plongé le réassureur dans les pertes du fait des catastrophes au Japon et en Nouvelle-Zélande. Or ce sont les effets de change négatifs, l’aggravation de la crise de la dette en zone euro et de médiocres produits financiers qui ont pesé sur ses comptes cet été. Son portefeuille de dette souveraine grecque a été ramené à 39 % de sa valeur nominale, l’obligeant à provisionner 230 millions d’euros. Depuis le début de l’année, 933 millions d’euros ont été passés en perte. L’impact cumulé sur le résultat net s’élève à 170 millions d’euros. Et maintenant au tour de l’Italie ? Non, car « il n’y a pas de signe d’incident de paiement », assure le financier. Néanmoins, le groupe a réduit son portefeuille d’obligations italiennes de 1,4 milliard d’euros. Celles-ci représentent encore 3,6 milliards d’euros dans les livres.

Les inondations en Thaïlande

A la liste des multiples catastrophes naturelles couvertes depuis janvier, s’ajoutent les inondations en Thaïlande appelées à causer un nouveau trou dans les comptes, prévoit Torsten Jeworrek, en charge de la réassurance. Aussi, les bonnes rentrées sur les primes d’assurance ne vont-elles pas suffire à redresser le ratio combiné de l’activité, qui devrait s’établir à 113 % cette année.

Le réassureur se dit néanmoins toujours bien doté en capital. A 22,2 milliards d’euros au 30 septembre, les fonds propres ont reculé de 800 millions d’euros depuis janvier, du fait notamment de rachats d’actions. Le groupe se voit bénéficiaire au 31 décembre, mais ne se lance pas dans une prévision précise en raison des incertitudes en matière de sinistralité, d’évolution des marchés financiers et de taux de change. Il promet toutefois de maintenir le dividende au niveau de celui versé au titre de 2010.

., CORRESPONDANT À FRANCFORT