Francia: assicuratori vita ottimisti nonostante il secondo mese di fila di deflussi

Pas de panique ! L’heure est aux messages rassurants chez les assureurs-vie, alors que les prestations qu’ils ont versées aux épargnants en octobre ont été, pour le deuxième mois d’affilée, supérieures aux cotisations encaissées (« Les Echos » d’hier). Les différents opérateurs interrogés par « Les Echos » ne se disent pas inquiets par la situation actuelle, même si certains n’excluent pas une nouvelle décollecte en novembre et s’attendent à une année 2012 encore difficile. « La baisse relativement significative de la collecte n’est pas, à mon sens, une tendance de fond, explique Eric Le Baron, directeur général de Swiss Life Assurance et Patrimoine. Elle est liée à l’arbitrage que font actuellement les Français en faveur d’une épargne de précaution de court terme, elle-même alimentée par certains produits bancaires. »

L’envolée des prestations (+ 21 % sur les dix premiers mois de l’année) est scrutée avec davantage d’attention. « Le ratio des rachats sur les encours a certes légèrement augmenté, mais il reste toujours autour de 8 %, parce que les encours n’ont pas cessé de progresser , relativise Stéphane Dedayan, membre de la direction de Generali France. La hausse des retraits est en partie mécanique, puisque l’essor de l’assurance-vie date de la fin des années 1980 et que l’âge moyen à la souscription est d’environ quarante ans. »

Au-delà du vieillissement naturel de leurs portefeuilles, les assureurs doivent composer avec d’autres phénomènes, liés à la crise économique et financière. « Les Français ont des craintes pour la sécurité de leur épargne et ils en consomment une partie pour soutenir leur pouvoir d’achat , décrit Philippe Jean Dit Berthelot, le président du directoire de Mutavie, la filiale d’assurance-vie de la Macif. Certains de nos souscripteurs nous ont ainsi expliqué s’être servis de leur assurance-vie pour payer leur tiers prévisionnel, ce qui est une motivation très nouvelle. »

Chez BNP Paribas Cardif, Pierre de Villeneuve, son directeur général délégué, évoque le cas de personnes endettées qui ont privilégié le remboursement de leur emprunt ou d’épargnants qui ont désinvesti au profit de l’immobilier. « Ces phénomènes devraient progressivement s’estomper, mais ils ne vont pas se circonscrire en quelques semaines », affirme-t-il.

Sans surprise, les assureurs expliquent avoir dû répondre depuis plusieurs semaines aux questions d’épargnants inquiets, qui ont notamment découvert que les obligations souveraines pouvaient finalement être risquées. Mutavie a ainsi prévu d’envoyer une communication détaillée sur sa stratégie financière et ses placements avec les relevés de situation 2011 qui partiront en février 2012 à destination de ses souscripteurs, annonce Philippe Jean Dit Berthelot.

Les leçons de la crise de 2008

« C’est aussi l’opportunité pour nous de mieux expliquer le type de gestion que nous pratiquons et de rappeler le principe fondamental de l’assurance-vie, qui est celui de la diversification des actifs », glisse Pierre de Villeneuve.

Chez AXA France, on explique avoir tiré les leçons de la crise de 2008 : « Dans les situations de crise, comme celle que nous connaissons actuellement, nos réseaux de distribution ont besoin d’information encore plus rapidement. Nous avons donc notamment mis en place des web-conférences pour décrypter l’actualité », explique Ghislaine Colella, directrice de l’épargne individuelle et banque. Autre initiative de l’assureur : « Nous organisons avec les principaux gérants d’actifs des réunions d’information pour renforcer les compétences de nos réseaux de distribution. » En octobre, AXA France a ainsi réuni 1.600 conseillers commerciaux et agents généraux.

LAURENT THÉVENIN