Reliance non acquisirà il 74% delle joint venture create da Bharti con Axa

Le conglomérat indien Reliance Industries ne va finalement pas racheter à son compatriote Bharti les 74 % des compagnies d’assurances créées avec AXA : c’est ce qu’ont annoncé vendredi soir les trois sociétés. Tout semblait pourtant bien ficelé : en juin, les trois groupes avaient annoncé que Reliance, le groupe de Mukesh Ambani, allait reprendre à Bharti ses parts dans les coentreprises créées avec AXA en 2006 (« Les Echos » du 17 juin).

Celles-ci sont au nombre de deux : Bharti AXA Life Insurance Co. Ltd (assurance-vie) et Bharti AXA General Insurance Co. Ltd (assurance-dommages). La loi interdisant pour le moment à un assureur étranger de détenir plus de 26 % d’une compagnie indienne, le groupe français opère avec un partenaire à 74 %, Bharti, dont l’activité essentielle est l’opérateur de téléphonie Airtel.

La cession annoncée en juin correspondait aux stratégies des deux groupes indiens. Bharti veut se recentrer sur les télécoms et sur la grande distribution où il est partenaire de l’américain Wal-Mart. Deux domaines qui vont exiger des capitaux considérables dans les années à venir. Bharti a donc expressément annoncé que la finance ne faisait plus partie de ses priorités stratégiques. A l’inverse, Reliance cherche à se diversifier, notamment dans les activités financières.

Il n’en demeure pas moins que, après plusieurs mois de discussions, un accord n’a pu être trouvé. Bharti s’est contenté dans son communiqué de dire que les trois groupes concernés « ont décidé d’un commun accord de mettre un terme à leurs négociations ». Reliance s’est montré un peu plus disert, affirmant que les parties en cause« avaient été incapables de trouver un accord sur une vision à long terme et la direction conjointe » des deux joint-ventures.

AXA dans l’embarras

Selon la presse indienne de ce week-end, il semblerait que, contrairement à ce qui avait été dit en juin, Reliance n’était pas prêt à laisser AXA assumer seul la direction opérationnelle des compagnies ni à accepter d’avance une montée d’AXA dans leur capital le jour où la législation le permettra.

Pour AXA, l’affaire est embarrassante. Bharti a beau affirmer que les compagnies vont continuer à se développer comme avant, AXA a beau dire que l’échec de ces négociations ne remet pas en question sa présence et sa volonté de se développer sur le marché indien, le groupe français se retrouve avec un partenaire majoritaire qui ne s’intéresse plus au secteur. Et cela alors que les deux coentreprises n’occupent que des parts de marché dérisoires en Inde.

PATRICK DE JACQUELOT, Les Echos