Il nuovo direttore generale Thierry Martel ha indicato nel suo primo incontro con i rappresentanti del personale che Groupama potrebbe prendere decisioni difficili e pesanti

Les mois qui viennent s’annoncent cruciaux chez Groupama. Lors d’un comité central d’entreprise (CCE) de l’UES Groupama-GAN, qui s’est tenu jeudi dernier, Thierry Martel, le nouveau directeur général nommé le 24 octobre, n’a pas caché qu’il fallait s’attendre à des déci sions« lourdes » et « difficiles, sans dire lesquelles.

Alors que l’état de santé réel du sixième assureur français suscite beaucoup d’interrogations depuis plusieurs mois, le remplaçant de Jean Azéma est en effet là pour renforcer la marge de solvabilité. Les présidents des caisses régionales -les propriétaires de Groupama -lui auraient également demandé de tout faire pour maintenir l’indépendance du groupe. Sous-entendu, il n’est pas question pour eux d’envisager un éventuel adossement à un autre acteur, parce que cela reviendrait à diluer le pouvoir des caisses régionales. Un mois avant son limogeage brutal, Jean Azéma expliquait dans sa dernière interview comme directeur général de Groupama que, « dans l’hypothèse d’un besoin en capital, nous pourrions soit faire appel à des investisseurs, soit réduire notre exigence par une réduction de certaines de nos activités » (« Les Echos » du 26 septembre).

Thierry Martel, qui est épaulé par Christian Collin, directeur général délégué, a également indiqué aux élus du CCE qu’il travaillait sur un certain nombre d’hypothèses, au-delà du plan de réduction de coûts laissé par Jean Azéma (300 millions d’euros d’économies sur les deux prochaines années). Soumis à un feu roulant de questions, il a fait comprendre que la vente de GAN Eurocourtage, considéré de l’avis général comme l’un des plus beaux actifs de Groupama, n’était pas d’actualité. Depuis que les difficultés de l’assureur sont de notoriété publique, cette filiale spécialisée sur le marché du courtage est l’objet de toutes les convoitises et de toutes les rumeurs. Le sort de GAN Eurocourtage -qui va bientôt fusionner avec Groupama Transport -dépendra cependant beaucoup de l’évolution de la notation de Groupama, récemment abaissée par Standard & Poor’s et Fitch.

Droit d’alerte

Dans ce contexte très incertain, l’intersyndicale CFDT, CFE-CGC, CGT a décidé de déclencher un droit d’alerte pour obtenir des précisions sur la situation financière de l’assureur et se faire aider par un expert extérieur, comme le rapportait vendredi soir « L’Argus de l’assurance ». Elle a également réclamé la tenue d’un autre CCE extraordinaire d’ici à la fin du mois de novembre. Comme l’explique Martial Le Pennec, délégué syndical central CFDT, « nous voulons obtenir des réponses sur la marge de solvabilité du groupe, sur ses besoins de fonds propres, sur l’état des portefeuilles obligataire et d’actions stratégiques, sur une éventuelle recapitalisation, entre autres ».

Sollicité par « Les Echos », Groupama s’est refusé à tout commentaire.

LAURENT THÉVENIN, Les Echos