Groupama nella tormenta. In atto diverse operazioni sugli asset finanziari per soddisfare agli obblighi di solvibilità

Depuis quelques semaines, le secteur de l’assurance assiste à la descente aux enfers d’un de ses acteurs historiques. Une descente qui se précipite d’autant plus que l’échéance de la fin d’année se rapproche. En effet, la marge de solvabilité de l’assureur s’est érodée et n’atteindrait pas le minimum requis (100 %) au 31 décembre. « Nous réalisons toutes les opérations nécessaires pour retrouver de la sérénité : des opérations sur les passifs et sur nos différentes classes d’actifs. Et nous conduisons des opérations de ? derisking ? du bilan », explique la direction de Groupama.

Mais personne ne connaît exactement le montant de fonds propres à trouver pour recouvrer une marge de solvabilité conforme aux exigences réglementaires. Seule estimation partagée par différents analystes : cela se chiffre en milliards. Les raisons du désastre sont multiples. À la turbulence des marchés financiers s’ajoutent l’exposition aux dettes des pays périphériques de la zone euro, des activités en difficulté comme l’assurance-vie ou la banque, ou encore des acquisitions au prix fort.

Écarts d’acquisition

Les difficultés de Groupama ne sont pas nouvelles : « Nous n’avons pas subitement découvert un problème particulier. En mars dernier, la perspective sur les notes de Groupama a été revue de stable à négative. En août, la solvabilité s’est détériorée et la note a été abaissée d’un cran. Et fin septembre, la note a été abaissée de deux crans du fait d’un nouvel amoindrissement de sa solvabilité », affirme Marc-Philippe Juilliard, analyste assurance chez Fitch.

Les « goodwill », ou écarts d’acquisition, font partie des raisons qui mettent l’assureur au fond du gouffre. À fin décembre 2010, ils s’établissaient à 3,1 milliards d’euros et l’assureur en faisait état dans son document de référence 2010 : « Une dépréciation de l’écart d’acquisition sur certains pays de l’Europe de l’Est a été enregistrée. De même, la dégradation de la performance opérationnelle de certaines acquisitions du groupe ou des conditions de marchés pourraient, à l’avenir, conduire à déprécier significativement les écarts d’acquisition […]. Ces éléments peuvent impacter négativement et de façon importante le résultat net et la situation financière du groupe. »

Les moins-values latentes participent aussi largement aux difficultés de l’assureur vert. Au 27 octobre, avec un CAC 40 à 3.369 points, le groupe était porteur de 4,6 milliards d’euros de moins-values latentes selon l’intersyndicale (voir graphique). Or, le 23 novembre, l’indice boursier n’affichait plus que 2.822 points. Les placements en actions plus élevés que la moyenne du secteur (15 % de son portefeuille à fin juin) posent également problème. Et certaines lignes stratégiques pourraient être compliquées à liquider dans les conditions de marché actuelles. Plusieurs scénarios de redressement sont aujourd’hui à l’étude : la cession d’actifs (lire ci-contre), l’adossement à un autre groupe ou la recherche d’investisseur.

Jusqu’à présent, Thierry Martel, le patron du groupe, rejette toute idée d’adossement à un autre groupe. Pourtant, si l’assureur n’arrivait pas à se redresser rapidement, cet adossement pourrait lui être imposé par l’Autorité de contrôle prudentiel (ACP) ou par le ministère des Finances. Selon l’ACP, un assureur qui n’a plus le niveau requis de solvabilité peut faire l’objet de mesures de redressement sans que celles-ci soient forcément rendues publiques.

« Recapitalisation »

Par ailleurs, Groupama n’est pas à l’abri d’une nouvelle dégradation de sa note. « Nous avons maintenu une perspective négative sur l’ensemble des notes du groupe, ce qui indique qu’une nouvelle dégradation est possible. Ce qui serait susceptible d’induire une nouvelle dégradation serait par exemple, à solvabilité constante, une forte dégradation de la rentabilité ou de son positionnement concurrentiel », explique Marc-Philippe Juilliard. Du côté des syndicats, la CFDT attend les conclusions du cabinet d’experts Secafi-Alpha mandaté à la suite d’un droit d’alerte. CFE-CGC a pour sa part envoyé une lettre au ministre des Finances, demandant « au gouvernement de mettre en place le plus rapidement possible l’étude de la recapitalisation de ce groupe ». Une position à laquelle la CGT se rallie. Pour sa part, la direction a affirmé, lors d’un comité de groupe extraordinaire ce mercredi, sa volonté de ne pas prendre de « décision structurante » dans la précipitation. Un comité central d’entreprise doit avoir lieu le 8 décembre.

En pleine tempête, les capitaines quittent le navire

Helman Le Pas de Sécheval, directeur général de la caisse régionale de Groupama Centre Atlantique depuis janvier 2010 et ancien directeur financier du groupe (2001-2009), a été le premier à présenter sa démission la semaine dernière. En situation de communication de crise, Frédérique Granado, directrice de la communication, a fait savoir qu’elle partirait en fin d’année. Alors que les dossiers sociaux ne manquent pas, Isabelle Calvez, la DRH, quittera le groupe le 31 janvier 2012. En pleine revue des actifs, Arthur Chabrol, directeur Financement, Investissement et Actuariat, est également sur le départ. Un mercato s’organise aussi en interne. Benoît Maes, directeur général de Groupama Gan Vie, activité qui traverse une période difficile, passe à la direction financière. Éric Gelpe, à la tête de Gan Assurances, Gan Patrimoine et Gan Prévoyance, prendrait quant à lui la responsabilité de l’activité Assurance en France, l’ancien poste de Thierry Martel, aujourd’hui directeur général du groupe. La situation devient pesante pour les salariés qui assistent à la valse de leurs patrons. L. F.

Cessions d’actifs : tous les dossiers sont sur la table

« Nous ne prendrons pas de décision dans la précipitation. Nous avons ouvert beaucoup de chantiers et aucun scénario n’est encore arbitré », martèle la direction de Groupama. Avant d’ajouter : « Nous prenons en compte les paramètres financiers pour réaliser les meilleurs arbitrages, mais aussi les paramètres humains et industriels ». Passage en revue des différents dossiers.

?Gan Assurances

Rachetée en 1998 par Groupama, Gan Assurances fait envie. La compagnie intéresse les sociétés qui disposent du même modèle de distribution. Selon le « JDD », quatre candidats seraient sur les rangs : AxaAllianz, Covéa et Generali. Selon plusieurs analystes, ce dernier se serait déjà retiré de la course, ayant lui-même des soucis du fait de son exposition à la dette italienne. Gan Assurances, Gan Prévoyance et Gan Patrimoine auraient fait l’objet de demandes de cotations selon la Lettre de l’assurance, c’est-à-dire d’estimation du prix d’achat que les opérateurs du secteur seraient prêts à mettre. Reuters annonce que la transaction, estimée entre 700 millions d’euros et 1 milliard d’euros, pourrait être finalisée d’ici la fin de l’année, sous la pression du régulateur. Le syndicat des agents Gan doit être reçu aujourd’hui par la direction de Groupama.

?Gan Eurocourtage

C’est un des joyaux du groupe. La cession de cette activité ferait partie des derniers recours envisagés. Mais, comme tous les dossiers, il n’en reste pas moins ouvert. Groupama Transport est logé dans cette entité. Là aussi, toutes les hypothèses sont étudiées : une cession avec ou hors Gan Eurocourtage.

?Groupama Gan Vie

L’assureur a fusionné ses entités vie en janvier 2010. Cette fusion a donné naissance à une compagnie d’assurance-vie qui représente désormais la quasi-totalité des résultats du groupe en France. Elle comprend Gan Patrimoine et Gan Prévoyance, qui ont gardé leur nom. Cette entité pourrait être difficile à céder, tout simplement parce que peu d’acheteurs pourraient se l’offrir. Mais aussi parce qu’en interne, cette cession s’apparente à un véritable casse-tête : si les affaires sont gérées par Groupama-Gan Vie, elles lui sont apportées par des réseaux différents (Groupama, Gan, conseillers de Gan patrimoine…) et par les différentes caisses régionales. Tous ces réseaux se verraient donc dépouillés…

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…de l’activité d’assurance-vie. Pour autant, c’est une activité qui souffre et qui plombe les comptes de résultat de l’assureur (lire ci-contre). Et la question de son devenir reste entière : Benoît Maes, son directeur général et chef d’orchestre de la fusion des activités vie quitte son poste pour prendre la tête de la direction financière de l’assureur.

 

?Gestion d’actifs

Le chiffre d’affaires et l’encours sous gestion de Groupama Asset Management sont en baisse, en grande partie à cause de la baisse des revenus des OPCVM. C’est une activité que l’assureur peut aisément faire faire en délégation. Néanmoins, la majeure partie de son activité est réalisée pour compte propre. Groupama pourrait aussi vouloir se délester de Groupama Private Equity, une activité qui coûte cher en fonds propres sous Solvabilité II.

?Amaline Assurances et Groupama Banque

Amaline est la compagnie qui porte Amaguiz et d’autres initiatives comme la distribution d’assurances dans les supermarchés Casino ou la prise de participation dans La Banque Postale Iard. Pour certains analystes, c’est un gouffre financier, tout comme Groupama Banque. Pour eux, ces activités ne peuvent être vendues et devraient purement et simplement être fermées.

Les filiales à l’étranger

La plupart des filiales à l’étranger sont en situations de « goodwill ». En cas de cession, l’assureur essuierait donc de lourdes pertes, notamment dans les pays d’Europe centrale et orientale. La cession d’activité en Grande-Bretagne et la Turquie reste cependant crédible. D’autant plus que la Turquie est un marché à fort potentiel.

?Les actifs financiers

Plusieurs participations de l’assureur peuvent être dans la balance. Encore faut-il trouver preneur à un bon prix… En effet, Cegid, l’éditeur de logiciels dont Groupama détient près de 27 %, a perdu près de 44 % en Bourse depuis le début de l’année. La foncière cotée Silic, détenue à 44 % par l’assureur, représente la majeure partie du taux d’endettement du groupe. Le taux d’endettement de Groupama rapporté aux fonds propres s’élevait à 41.4 % fin 2010, contre 28.1 % hors Silic. « Groupama est une belle marque et nous avons de bons actifs qui intéressent du monde. D’où les nombreuses rumeurs qui circulent sur le marché », conclut la direction de Groupama. L. F.