Presi contatti con diversi investitori, tra cui riassicuratori stranieri, che potrebbero sottoscrivere titoli ibridi senza diritto di voto emessi da Groupama

Depuis l’été, assureurs et investisseurs se pressent autour de Groupama. Le groupe français cherche en effet à renforcer ses fonds propres afin de restaurer sa marge de solvabilité, mise à mal par la crise. La nouvelle direction emmenée par Thierry Martel, qui a remplacé Jean Azéma fin octobre, doit avoir fixé son plan de marche d’ici à la fin de l’année.

Afin de dégager les fonds propres qui lui font défaut, estimés à plusieurs centaines de millions d’euros au minimum, le groupe pourrait faire entrer un ou plusieurs investisseurs au capital de son organe central Groupama SA et procéder à des cessions d’actifs.

« Le management a quatre ou cinq scénarios sur la table, cumulant les différentes options, note un proche du dossier. L’issue dépendra du format que le management et les caisses régionales voudront donner au futur groupe. Le chiffrage des besoins en fonds propres sera déterminé en fonction de ça. »

Titres bien rémunérés

Dans le premier scénario, l’idée consisterait à faire souscrire à un ou plusieurs investisseurs des titres hybrides entrant dans la composition des fonds propres aux yeux du régulateur – l’Autorité de contrôle prudentiel (ACP), très impliquée dans le dossier -mais sans droits de vote. En échange, les titres offriraient une rémunération attractive. Sous cette forme, l’opération présente l’avantage de recapitaliser l’organe central, sans écorner le pouvoir des caisses régionales, qui ont donné comme mandat à Thierry Martel de préserver avant tout l’indépendance du groupe. Faire rapidement entrer un investisseur permettrait enfin au groupe de se donner du temps pour vendre des actifs.

Des contacts informels ont été établis avec différentes contreparties, dont des réassureurs étrangers. Swiss Re, Munich Ré et l’américain Berkshire Hathaway, holding du milliardaire Warren Buffett, font partie des pistes explorées. Début 2009, Berkshire s’était déjà porté au secours de Swiss Re pour le recapitaliser via un emprunt convertible avec un coupon de 12 %. Des fonds pourraient également investir aux côtés d’un réassureur. Les tickets en discussions avoisineraient les 200 millions d’euros pour chaque investisseur.

Parallèlement, la piste des cessions d’actifs est explorée, mais aucune décision n’a été prise à ce stade. Plusieurs concurrents auraient fait part de leur intérêt pour certaines activités, comme GAN Eurocourtage et la foncière cotée Silic, dont il détient 42 % du capital. Les activités d’assurance-vie sont également au coeur des préoccupations. Quant au portefeuille de participations stratégiques cotées, « il s’agira d’arbitrer entre la perte en solvabilité et le gain en résultat », note un proche.

Sollicité par « Les Echos », Groupama s’est refusé hier à tout commentaire.

ELSA CONESA ET LAURENT THÉVENIN