LAURENT THÉVENIN

POUR LE RÉASSUREUR, L’IMPACT DES RÉCENTES CATASTROPHES NATURELLES S’ÉLÈVE À ENVIRON 3,6 MILLIARDS DE DOLLARS. IL ESTIME À 95 MILLIARDS DE DOLLARS LA FACTURE POUR LE SECTEUR DE L’ASSURANCE.
Comme attendu, la facture des récentes catastrophes naturelles est très lourde pour les grands assureurs et réassureurs. Vendredi, Swiss Re a annoncé estimer que les ouragans Harvey, Irma et Maria, ainsi que les séismes au Mexique, allaient lui coûter 3,6 milliards de dollars (3,05 milliards d’euros) sur le troisième trimestre, net de rétrocession et avant impôts.

Après

le Lloyd’s (4,5 milliards de dollars pour Harvey et Irma)
, le premier réassureur mondial porte pour l’instant la charge la plus importante. Ces estimations « sont soumises à un plus haut degré d’incertitude que d’habitude » et pourraient être réajustées par la suite, précise-t-il toutefois. Sur ce total, les catastrophes au Mexique représentent un coût de 175 millions de dollars pour le groupe suisse.
Swiss Re, qui doit publier le 2 novembre ses résultats pour les neuf premiers mois de l’année, « conserve une situation de fonds propres très solide et une flexibilité financière élevée pour répondre aux besoins de [ses] clients, réagir aux évolutions du marché et mettre en oeuvre [ses] priorités en matière de gestion de capital », a affirmé son directeur financier, David Cole, cité dans un communiqué. Au total, ces différentes catastrophes naturelles pourraient coûter 95 milliards de dollars à l’industrie de l’assurance, selon Swiss Re. Ce chiffrage rejoint l’estimation déjà avancée par son concurrent français SCOR.

L’année 2017 s’annonce d’ores et déjà comme l’une des plus coûteuses de tous les temps pour le secteur
, alors que les catastrophes naturelles et d’origine humaine (incendies, explosions, accidents d’avion, etc.) avaient déjà laissé pour 23 milliards de dollars de pertes assurées au premier semestre, selon des estimations communiquées par Swiss Re cet été.
Vers les sommets de 2005 et 2011
Hannover Re, le troisième réassureur mondial, avait indiqué jeudi, lors d’une journée pour les investisseurs, que les pertes assurées pourraient atteindre des niveaux similaires aux pics de 2005 (126 milliards de dollars) et de 2011 (134 milliards).

Le groupe allemand, qui avait publié

un avertissement sur résultat
en septembre, a par ailleurs confié ne pas attendre de croissance de son bénéfice par action (BPA) en 2017, en raison des indemnisations consécutives aux ouragans aux Etats-Unis. En revanche, il table sur une croissance de son BPA de plus de 10 % en 2018.
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