LAURENT THÉVENIN

PREMIER GRAND ASSUREUR À COMMUNIQUER SUR LE SUJET, LA MAIF VA AUGMENTER SES PRIX DE 2 % EN AUTO ET DE 1,2 % EN HABITATION.
Alors qu’il est toujours difficile d’annoncer à ses clients des hausses de prix, un premier grand assureur français vient de sauter le pas. La Maif indique, dans son magazine « Maif Social Club » destiné à ses sociétaires et daté du mois d’octobre, qu’elle va augmenter ses tarifs en moyenne de 2 % en auto (hors effet bonus-malus) et de 1,2 % en habitation (MRH) en 2018. Cette décision intervient après « plusieurs années de maintien de nos tarifs », a rappelé l’assureur mutualiste, qui avait aligné quatre années de gel des cotisations en auto avant de relever ses prix en 2017.

Les majorations annoncées par la Maif, qui est généralement l’un des premiers à communiquer sur le sujet, s’inscrivent dans la fourchette des prévisions du cabinet de consultants Facts & Figures. Celui-ci anticipe, pour l’ensemble du marché,

des hausses moyennes tournant autour de 2 à 3 % en auto et de 1 à 2 % en MRH,
tandis que le comparateur Assurland.com table sur des hausses de 2,5 % en auto et de 2 % en MRH. Acteur de taille relativement modeste en assurance-dommages, la MACSF avait néanmoins annoncé, en septembre, le gel de ses tarifs auto.
Mais tout semble réuni pour entretenir l’inflation des tarifs. Sur le plan des intempéries, « nous faisons face à une fréquence de plus en plus importante d’événements localisés mais graves, comme des orages ou des averses de grêle » , explique ainsi le patron d’une grande compagnie d’assurances, qui s’apprête, elle aussi, à relever ses cotisations en 2018. « La tendance est à la hausse de la charge des événements climatiques. L’année 2017 sera notamment assez sévère en ce qui concerne la sécheresse, comme l’avait déjà été 2016. Cela donne souvent lieu à des sinistres très coûteux et qui nécessitent parfois de recharger des provisions plusieurs années après », signale aussi Jean-Marc Willmann, directeur général adjoint de la Maif.

Coût des réparations
Autre élément inflationniste mis en avant par le secteur, le coût croissant des réparations. « Qu’il s’agisse du prix des pièces détachées en auto ou de l’indice de la Fédération française du bâtiment en matière d’habitation, ces charges sont à la hausse », écrit ainsi la Maif. Enfin, « le nombre des accidents corporels sur la route est malheureusement en hausse et les indemnisations des victimes d’accidents croissent en conséquence », ajoute l’assureur. Le tout alors que « la rentabilité technique du marché auto s’est un peu dégradée ces dernières années », souligne Jean-Marc Willmann.

Au-delà de cet alourdissement de la sinistralité, « il y aura aussi certainement un effet de rattrapage tarifaire. Avec la mise en place de la loi Hamon [qui permet de changer, depuis janvier 2015, de contrat d’assurance auto ou habitation à tout moment après 12 mois d’engagement, NDLR], les hausses de prix avait été plutôt contenues », juge un participant du marché.
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