C’est un soulagement pour les banques au Royaume-Uni. Les Britanniques ne pourront bientôt plus réclamer de dédommagements auprès de leur établissement bancaire pour les assurances-emprunteurs qu’ils ont contractées dans les années 1990 et 2000. Il y a cinq ans, la justice avait estimé que certaines de ces assurances, dont le but est de protéger les emprunteurs contre la perte d’emploi par exemple, avaient été vendues de façon abusive. Depuis, plus de 10 millions de clients lésés ont obtenu des compensations financières à ce titre.

L’issue de ce scandale, le plus coûteux depuis la crise financière pour les banques d’outre-Manche, est désormais en vue. Vendredi, la Financial Conduct Authority (FCA) a annoncé qu’à l’issue d’une période de concertation de quelques mois, les Britanniques n’auront plus que deux ans pour déposer leurs réclamations. Autrement dit, à partir du printemps 2018, les banques ne seront plus tenues de payer. La FCA estime que les clients sont maintenant bien informés de leurs droits, qu’ils peuvent faire valoir depuis 2010.

Incertitude réduite

Les consommateurs britanniques auront néanmoins encore près de deux ans pour agir et le régulateur promet une campagne de publicité pour inciter les retardataires à faire une réclamation. La FCA a en outre a annoncé un autre changement, favorable aux clients celui-ci. Elle prend acte d’une décision de justice récente qui aura pour effet de rendre éligibles aux réclamations un nombre de contrats encore plus important.

 

Prises dans leur ensemble, ces annonces « réduisent fortement l’incertitude pour les banques britanniques », estiment les analystes de Citi. La première bénéficiaire est Lloyds, numéro un des prêts immobiliers outre-Manche. Cet établissement a déjà provisionné plus de 13 milliards de livres dans ses comptes pour régler ces litiges. Trimestre après trimestre, depuis bientôt cinq ans, ces dédommagements réduisent ses bénéfices. Barclays est également lourdement concerné, avec près de 6 milliards de livres de provisions. Au total, les banques britanniques ont mis de côté 26 milliards de livres pour dédommager leurs clients, selon Citi. Plus de 80 % de cette somme – 21 milliards – ont déjà été versés. Les montants en jeu sont tellement énormes que les économistes en tiennent compte lorsqu’ils évaluent la consommation des ménages britanniques. 

Vincent Collen, Les Echos
Correspondant à Londres