La concentration gagne le monde de la retraite supplémentaire collective. Deux poids lourds du secteur, AG2R La Mondiale et CNP Assurances, ont annoncé jeudi être en discussions exclusives « pour créer l’acteur de référence de l’épargne retraite entreprise ». Sur la base des chiffres 2014, ils formeraient le plus gros opérateur du marché, devant AXA.

Avec 918 millions d’euros de chiffres d’affaires l’an dernier en épargne retraite collective et 15,5 milliards d’euros d’encours, AG2R La Mondiale est le numéro deux du secteur. Le groupe de protection sociale devance CNP Assurances qui affiche 690 millions d’euros de chiffres d’affaires et 8,9 milliards d’euros d’encours, hors Préfon Retraite, le régime de retraite supplémentaire de la fonction publique dont il est l’assureur.

Selon les termes de ce projet, qui sera soumis à l’avis des instances représentatives du personnel et au feu vert des autorités prudentielles et de la concurrence, CNP Assurances doit prendre 40 % du capital d’Arial Assurance, la filiale d’AG2R La Mondiale spécialisée dans l’épargne retraite entreprise. La coentreprise « Arial CNP Assurances sera dotée d’une gouvernance équilibrée entre les deux partenaires », explique aux « Echos » André Renaudin, le directeur général d’AG2R La Mondiale. Selon le calendrier visé, celle-ci devrait être opérationnelle au premier trimestre 2016. Elle regroupera les expertises, les outils et les portefeuilles d’activité d’AG2R La Mondiale et de CNP Assurances – Préfon-Retraite n’entrera pas dans le périmètre concerné. Ce rapprochement est notamment motivé par des raisons de taille critique (lire cidessous). Les deux partenaires ne donnent aucune indication sur le volet financier de l’opération. « Les questions de valorisation seront abordées dans le cadre des négociations exclusives », indique aux « Echos » Frédéric Lavenir, le directeur général de CNP Assurances. « Les modalités opérationnelles de notre projet visent à ce que cela n’ait pas d’impact significatif sur nos bilans et nos situations de solvabilité respectifs », précise-t-il. 

Laurent Thévenin, Les Echos