Retour de flamme pour l’assurance-vie. Après un mois d’août en demi-teinte, le placement de long terme préféré des Français a réalisé au mois de septembre une collecte nette (versements d’argent moins retraits et prestations) de 2,1 milliards d’euros, selon les chiffres publiés lundi par l’Association française de l’assurance (Afa). Dans le détail, 10,1 milliards d’euros ont été déposés en septembre sur un contrat d’assurance-vie (+ 15 % par rapport à septembre 2013) tandis que 8 milliards d’euros ont été retirés (+3 % sur an). Cette collecte nette a quasiment doublé sur un an, puisqu’en septembre 2013, elle atteignait 1,1 milliard d’euros.

L’année 2014 s’annonce particulièrement porteuse. L’assurance-vie profite d’un contexte favorable, entre la stabilité fiscale promise par l’Etat et une rémunération jugée plus attractive – en moyenne autour de 2,8 % pour les fonds euros en 2013. Sur les neuf premiers mois de l’année, l’assurance-vie affiche ainsi une collecte nette de 17,4 milliards d’euros, soit un niveau nettement supérieur aux 10,8 milliards dégagés sur l’ensemble de l’année 2013. « Cette belle performance n’est pas forcément une bonne nouvelle pour les assureurs, tempère toutefois Cyrille Chartier-Kastler, fondateur du cabinet Facts & Figures. Les placements sont effectués à 80 % sur des fonds en euros, or, les règles de Solvabilité II poussent les compagnies à investir sur de la dette française et des actifs non risqués, dont les taux sont aujourd’hui très bas. Cela tire vers le bas le taux de rendement moyen servi pour les prochaines années et, dans l’hypothèse d’une remontée des taux, ce pourrait être dangereux pour les assureurs. »

 Parallèlement, le Livret A, le produit d’épargne le plus répandu en France, voit son étoile pâlir depuis plusieurs mois. En septembre, les retraits ont été supérieurs aux dépôts pour le cinquième mois d’affilée. Le Livret A souffre notamment d’une rémunération historiquement basse, à 1 %, depuis le 1er août en raison de la faiblesse de l’inflation. « Le stock d’obligations des années antérieures permet à l’assurance-vie d’afficher un taux de rendement supérieur au taux du Livret A, souligne Cyrille Chartier- Kastler. Dans un contexte de baisse des taux, l’assurance-vie sera toujours en position de force face aux produits d’épargne réglementée. »