Les Américains sont décidément coutumiers du « Big Size », y compris en matière de rappel automobile. Après General Motors avec 20 millions de véhicules depuis le début d’année, et Toyota (11 millions), ce sont désormais les rappels pour des défauts d’airbags qui trustent le podium des plus importants retours au garage. L’autorité américaine de la sécurité routière, la NHTSA, estime que 7,8 millions de véhicules doivent être rappelés du fait d’airbags potentiellement défectueux, fabriqués par l’équipementier automobile japonais Takata.

Signe que le problème prend de l’importance et que les autorités semblent globalement dépassées, la NHTSA évoquait lundi un volume de 4,74 millions de véhicules, pour le porter mardi à 6,1 millions, et le gonfler finalement de nouveau hier. Et encore, ces chiffres ne prennent en compte que les rappels effectués sur les dix-huit derniers mois. Depuis 2008, ce sont plus de 16 millions de véhicules qui ont été rappelés pour des airbags défectueux.

A la base de ces rappels massifs, le japonais Takata, numéro deux mondial des équipements de sécurité. Le problème technique, que le groupe nippon a toujours du mal à isoler du fait de mauvaises procédures de contrôles, viendrait du gonfleur d’airbag : pour une raison technique non encore identifiée, celui-ci pourrait entraîner une explosion ou un départ de feu. Certains spécialistes mettent en avant les gaz propulsant le dispositif – un mélange de nitrate d’ammonium -, qui peut devenir très instable s’il est exposé à l’humidité. De fait, nombre d’accidents sont intervenus en Floride ou autour du golfe du Mexique.

Ces défauts auraient déjà provoqué la mort de trois personnes, et blessé 100 autres. Des premières poursuites judiciaires ont été lancées aux Etats-Unis à l’encontre de Takata et de Honda, principal client de l’équipementier japonais (81 % des rappels annoncés hier par la NHTSA concernent des modèles de ce constructeur automobile).

De quoi fragiliser pour de bon l’activité de Takata. Le cours de l’équipementier japonais avait déjà chuté de 23 % dans la journée de mardi, avant de regagner près de 12 % hier, mais avant que la NHTSA n’augmente le nombre de rappels.

L’équipementier, qui assure que les coûts de réparation resteront sous contrôle, s’attend à une perte de 24 milliards de yens (176 millions d’euros), pour son exercice fiscal clôturant en mars prochain, après avoir déjà essuyé une perte de 21,1 milliards de yens en 2013. 

Maxime Amiot, Les Echos