es annonces de réduction d’effectifs se succèdent chez Groupama, aujourd’hui lancé dans une vaste chasse aux coûts. C’est désormais Groupama Banque qui va ouvrir un plan de départs volontaires. L’annonce a été faite en interne vendredi dernier. Ce plan concernera de 60 à 90 postes, comme l’a confirmé aux « Echos » l’assureur mutualiste. Ce sont donc entre 9 et 13 % des postes qui seront supprimés. A fin décembre 2011, la filiale bancaire de Groupama comptait encore 755 employés, mais les départs se comptent par dizaines depuis le début de l’année, selon nos informations. A fin septembre, les effectifs ne s’élevaient plus qu’à 660.

Il s’agit là du quatrième plan de départs volontaires décidé cette année par l’assureur mutualiste après ceux déjà annoncés dans le holding Groupama SA (171 postes visés), dans sa filiale GAN Assurances et, dernièrement, chez Groupama Supports et Services (180 postes au maximum), un GIE en charge de la logistique et de l’informatique.

Lancé en 2003 en partenariat avec la Société Générale (qui ne détient plus aujourd’hui que 4,9 % du capital, contre 40 % au départ), Groupama Banque n’a jamais rencontré le succès escompté. Au point que l’établissement a dû remettre plusieurs fois à plus tard des objectifs commerciaux vite apparus comme trop ambitieux et reporter l’horizon auquel il pensait atteindre l’équilibre. L’an dernier, Groupama Banque, qui réunit des activités à destination des particuliers, des professionnels et des entreprises, un pôle de la banque privée, ainsi que la banque des entités du groupe, était toujours déficitaire : il affichait une perte de 17 millions d’euros, après un résultat négatif de 20 millions en 2010. Son produit net bancaire avait, lui, progressé de 13,8 % d’une année sur l’autre, à 97 millions d’euros.

A fin 2011, la banque de Groupama comptait quelque 556.000 clients, dont 543.000 clients particuliers et 6.000 professionnels agricoles. Mais, et c’est là où le bât blesse, elle n’aurait que 300.000 comptes actifs.

Cette situation a obligé « l’assurbanquier » à lancer un plan de « revitalisation »de ses activités. Alors qu’il espérait à l’origine devenir la première banque de ses clients, Groupama Banque a changé son fusil d’épaule. Son axe d’attaque est désormais l’épargne bancaire (via l’assurance-vie) et le crédit (l’octroi d’un prêt étant un bon moyen pour capter et garder des clients). L’ouverture de comptes n’est plus visée que dans un deuxième temps. Au 31 décembre dernier la filiale bancaire affichait un milliard d’euros d’encours de crédit. Groupama devrait faire un point dans un an sur la situation de sa banque.

LAURENT THÉVENIN