Un an après l’annonce de son démantèlement, Dexia en dévoile enfin les conséquences sociales pour ses équipes françaises. Le groupe bancaire a signalé vendredi la suppression de 312 postes sur les 1.100 qu’il compte dans l’Hexagone. «  Les discussions avec la Commission européenne et la France ont suffisamment avancé pour que le projet industriel de reprise des activités françaises de financement des collectivités locales apparaisse viable dans ses grandes lignes », explique une porte-parole de Dexia. Face à l’inquiétude croissante des salariés de sa filiale française Dexia Crédit Local (DCL), la banque franco-belge a donc décidé de décliner les implications sociales de ce projet sans attendre qu’il soit complètement finalisé.

77 salariés prioritaires

Parmi les salariés dont les postes sont supprimés, 235 devraient pouvoir bénéficier d’un reclassement au sein d’une des deux entités de la nouvelle banque publique des collectivités locales, «  moyennant des formations et des efforts individuels », précise Karel de Boeck, administrateur-délégué de Dexia. Certains pourront ainsi rejoindre le nouvel établissement de crédit (NEC), qui produira les prêts, tandis que d’autres salariés devraient être reclassés dans la nouvelle filiale spécialisée de La Banque Postale, chargée de les commercialiser.

Pour les 77 salariés encore sur le carreau, Dexia ajoute qu’ils seront prioritaires dès lors que la filiale bancaire de La Poste recrutera pour développer son activité de financement du secteur public local au 

sens large, ce qui est prévu au cours du premier semestre 2013. La Banque Postale pourrait à cette occasion avoir besoin de 80 personnes supplémentaires. Le schéma d’extinction des activités françaises de Dexia pourrait encore évoluer, notamment parce que les négociations se poursuivent sur les modalités de transfert de Dexia Municipal Agency (DMA), le véhicule de refinancement de Dexia Crédit Local, vers la nouvelle banque publique des collectivités locales. «  Il y aura peut-être au regard des décisions de la Commission, des adoucissements de ce plan », veut croire Karel de Boeck. Les salariés devront cependant retenir encore leur souffle quelques mois, jusqu’à la décision finale de Bruxelles sur le plan de mise en extinction de Dexia. Son verdict est attendu en janvier.

N. R.