Dexia chercherait à mettre en place une « bad bank » selon le site internet du « FinancialTimes » de lundi citant des sources proches du dossier. Elle serait garantie par les États Belges et Français, et détiendrait le portefeuille d’actifs toxiques de la banque qui l’accable depuis plusieurs mois. Les actifs toxiques de Dexia sont aujourd’hui regroupés dans une division nommée « Legacy Division » et ont provoqué des pertes records de 4 milliards d’euros au deuxième trimestre 2011.

Selon le « Financial Times », les activités de la banque en Belgique et en France pourraient être fusionnées ou développées en partenariats avec des entités externes à la banque. L’activité de financement des collectivités locales en France, pourrait en particulier faire l’objet d’un rapprochement entre Dexia Crédit Local de France, la Caisse des dépôts (CDC) et La Banque Postale, sous l’oeil attentif de l’État. D’autres activités seraient susceptibles d’être scindées comme la banque turque Denizbank et la filiale de gestion d?actifs.

Un conseil d’administration extraordinaire de Dexia se tenait lundi en fin d’après midi selon des sources concordantes. Selon le quotidien néerlandais « Tijd », il y a été discuté de la position de liquidité du groupe et de la menace, lundi matin, de Moody’s de dégrader la notation de ses trois principales filiales.

Dans l’après-midi, le ministre luxembourgeois des Finances Luc Frieden avait tenté de rassurer les marchés. Le titre Dexia a clôturé tout de même en baisse de 10,16 % à 1,30 euro. « Je peux vous assurer que le gouvernement des trois pays prendra toutes les mesures nécessaires pour s’assurer que les clients et les employés de Dexia puissent avoir confiance dans la banque comme nous l’avons fait en 2008 », a déclaré Luc Frieden avant d’ajouter, « toutes les options sont sur la table afin de s’assurer que la banque en totalité ou en partie restera une institution financière très solide ».

Mathias Thépot