Prévu initialement samedi, le conseil d’administration de Dexia a finalement débuté dimanche à 15 heures. Il faut dire, que le sujet est suffisamment épineux pour que toutes les parties prenantes aient voulu se donner un peu pus de temps pour déterminer les modalités de l’opération de sauvetage et surtout trouver un accord avec toutes les instances publiques, largement appelées à la rescousse (voir ci-dessous), mais aussi les autres partenaires privés, et notamment les possibles repreneurs des différents actifs mis en vente. Un conseil d’administration marathon puisque vers 20 heures, à l’heure où nous mettons sous presse, nous n’avions toujours pas d’éléments précis sur l’issue de cette réunion. Grâce à l’appui des gouvernements français, belges et luxembourgeois, le processus de démantèlement est, de facto, autorisé et peut se mettre en oeuvre. Le schéma privilégié et que nul n’a démenti jusqu’à présent, passe par plusieurs étapes parallèles. D’abord, la nationalisation de Dexia Banque Belgique (DBB), l’entité belge de l’établissement, avec la création concomitante, en France, d’une nouvelle banque pour les collectivités locales sous la houlette de la Banque Postale (qui en prendrait 65 %) et de la Caisse des Dépôts (35 %). Celle-ci reprendrait le portefeuille de prêts aux collectivités de Dexia dont une petite partie se présente sous la forme de prêts toxiques, au coeur de la tourmente depuis plusieurs mois.

Négociations exclusives

La Belgique a déjà sauvé Dexia une première fois en 2008 en lui injectant, tout comme Paris, trois milliards d’euros. Elle cherche donc aujourd’hui à limiter la facture, affirmait samedi le quotidien belge « L’Écho ». L’État pourrait mettre 4 milliards d’euros sur la table, et ce pour acquérir 100 % du capital de DBB. Il n’envisage pas pour autant de rester définitivement dans la banque. Si une offre mirobolante était déposée la semaine prochaine, le gouvernement ne résisterait sans doute pas. Une telle hypothèse est toutefois très peu probable dans l’immédiat. Selon « L’ Écho », plusieurs institutions auraient manifesté leur intérêt pour DBB, dont Deutsche Bank, Rabobank, Crédit Mutuel et BBVA (qui a également fait une offre sur la filiale turque DenizBank). Santander serait aussi sur les rangs. Les autres actifs tels que Denizbank, la filiale turque de Dexia, et Dexia BIL au Luxembourg doivent être vendus. Des repreneurs se sont déjà fait connaître. Pour BIL, le processus serait déjà très avancé avec des négociations exclusives.

Prévue ce lundi, la reprise des cotations de Dexia en Bourse dépendra de la qualité des précisions du plan de démantèlement, comme l’a précisé durant le week-end l’autorité boursière belge, la FSMA. L’action ne valait plus que 84 centimes avant d’être suspendue.