Une majorité de Français (70 % selon un sondage Ipsos) ne savent pas qu’ils partiront à la retraite avec la moitié de leurs revenus en moyenne. C’est en brandissant ce chiffre choc qu’AXA France vient de lancer une grande campagne de communication sur la retraite. Preuve de son intérêt pour le sujet, il y consacrera 9 millions d’euros.

Il faut dire que le groupe dirigé par Nicolas Moreau avait dévoilé l’an dernier de grandes ambitions en épargne, avec l’objectif de faire passer d’ici à 2015 ses encours à plus de 110 milliards d’euros, contre 85 milliards en 2010. « Un tiers de cette progression proviendra de la retraite », a précisé hier Ghislaine Colella, directrice de l’épargne individuelle et banque. A horizon 2015, la retraite devrait peser 21 % des encours, contre 16 % aujourd’hui.

AXA France, qui a mobilisé ses 8.000 agents et conseillers commerciaux, veut faire feu de tout bois. « Il n’y a pas de produit miracle pour constituer sa retraite,prévient Ghislaine Colella. C’est pourquoi il est important de s’y préparer le plus tôt possible et de combiner plusieurs solutions ». Au premier rang desquelles l’assurance-vie, qui « reste le premier véhicule de préparation à la retraite ». AXA mise également sur les « annuités variables », ces contrats d’assurance-vie multisupport à garanties qu’il a été le premier à commercialiser en France. Depuis 2008, ils lui ont permis de réaliser 1 milliard d’euros de collecte. Mais comme le rappelle l’assureur, les « variable annuities » s’adressent à une clientèle « assez aisée » avec un ticket d’entrée de 30.000 euros.

Fiscalité avantageuse du Perp

AXA France veut surtout croire que le Perp (le plan d’épargne retraite populaire créé par loi Fillon d’août 2003) va « vivre une deuxième jeunesse », notamment en raison de sa fiscalité avantageuse. Il revendique 10,1 % de part de marché et une place de numéro trois sur ce segment. Comme ses concurrents, l’assureur convoite également le marché des travailleurs non-salariés (TNS), qui ne sont que 40 % à avoir souscrit un contrat Madelin. Là aussi, AXA France est le troisième acteur sur le Madelin, avec 13,7 % de part de marché.

Il est par ailleurs le numéro un en épargne-retraite d’entreprise (22 % de part de marché).

L. T., Les Echos