Il gruppo mutualista francese intende ancora prendere il controllo del riassicuratore. Nonostante il rifiuto categorico di SCOR, Covéa vuole aprire un dialogo con il management del riassicuratore promettendo di rispettare l’indipendenza e di mantenere il team dirigente e la sede sociale, ma vuole anche mantenere in Borsa la società.

Thibaut Madelin, avec Anne Drif et Laurent Thévenin, – à Monte Carlo
L’assureur mutualiste veut toujours prendre le contrôle du réassureur. Dans son offre rejetée par SCOR, Covéa a l’intention de le maintenir en Bourse.
Malgré le rejet catégorique de sa proposition de rapprochement par SCOR, Covéa ne baisse pas les bras. Déterminé à mettre la main sur le leader français de la réassurance, dont il détient plus de 8 %, l’assureur mutualiste entend défendre son projet à 8 milliards d’euros. Objectif : ouvrir un début de dialogue avec le management ou le conseil de SCOR, dont il se sent jusqu’ici privé.
Outre sa stratégie de diversification, la maison mère des marques GMF, MAAF et MMA met en avant son souhait de respecter l’indépendance de SCOR, y compris son siège social et son équipe dirigeante. Mais il veut aussi maintenir en Bourse la société présidée par Denis Kessler. Selon nos informations, dans son offre auprès du réassureur, Covéa avait l’intention de maintenir à terme un large flottant. Le groupe présidé par Thierry Derez a refusé de commenter.
Pas de retrait de la cote
Cette précision pourrait fragiliser la ligne de Denis Kessler. Outre une valorisation qu’il juge trop faible, il a rejeté la proposition de Covéa au motif qu’elle mettait en cause l’indépendance de son groupe et sa flexibilité financière.
« Vous avez besoin d’actions, a-t-il martelé lors de sa journée avec les investisseurs le 5 septembre, le lendemain du communiqué surprise de Covéa. Que pouvez-vous faire si vous ne pouvez pas offrir d’actions ? » Pour lui, cet instrument est décisif pour financer des opérations de croissance externe ou rémunérer les dirigeants.
De son côté, Covéa a pour modèle le réassureur allemand Hannover Re, contrôlé à hauteur de 50,2 % par le mutualiste Talanx/HDI. Selon nos informations, en cas d’offre, il n’a pas l’intention de mettre en oeuvre une procédure de retrait obligatoire, quand bien même il dépasserait le seuil de 90 % du capital. Dans un délai de 4 ou 5 ans, il envisage même de remettre des titres sur le marché pour restaurer un flottant de 35 à 40 %.
SCOR refuse toutefois de prendre cet engagement pour argent comptant. « Il est difficile de croire à quelque promesse que ce soit lorsque celui qui les formule n’a pas respecté un ‘standstill’qu’il a signé et qui est en vigueur », déclare aux « Echos » son PDG, Denis Kessler. Il fait référence à l’engagement pris en avril 2016 par Covéa de ne pas dépasser le seuil des 10 % dans le capital jusqu’en avril 2019.
Covéa juge rester fidèle à son engagement, qui prévoit une exception à cet accord dans le cas d’une « évolution significative de la stratégie ou de la structure actionnariale de SCOR susceptible de porter préjudice à ses intérêts, ou changement des instances de gouvernance de SCOR ».
Engagement de l’actionnaire
Si le réassureur s’inquiète de voir un mutualiste comme actionnaire majoritaire, qui pourrait selon lui faire fuir les investisseurs étrangers, Covéa met en avant la force de ses fonds propres : à plus de 14 milliards d’euros, ils pourraient au contraire s’avérer précieux pour SCOR.
Une nouvelle offre est toutefois conditionnée à l’ouverture de discussions avec la direction ou un comité restreint du conseil de SCOR. A ce stade en effet, Covéa continue de privilégier une approche amicale et espère implicitement ouvrir un débat au sein du conseil du réassureur. Reste à savoir si celui-ci aura lieu. Pour l’heure, SCOR veut d’abord défendre son indépendance et a démenti avoir eu des discussions avec Part-ner Re, dont le nom a été cité, « ni aucune autre société ».

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