Assurance-emprunteur : coup d’envoi de la vente de CEP
ANNE DRIF

J.C. FLOWERS DÉCLENCHERA EN FIN DE SEMAINE LA CESSION DU PREMIER COURTIER FRANÇAIS DU SECTEUR.
La vente du premier courtier français en assurance-emprunteur, entre dans le vif du sujet. Le milliardaire américain

J. Christopher Flowers, actionnaire depuis six ans de CEP
, le holding de CBP Group, va donner en fin de semaine le coup d’envoi des enchères, avec l’envoi des « infos mémos ».
En l’état des marques d’intérêt recueillies par JP Morgan et Messier Maris, les deux banques d’affaires à la manoeuvre, le courtier a peu de chances de revenir aux mains d’actionnaires français. De sources concordantes, ce sont en effet essentiellement de grands fonds américains, tels qu’Advent, KKR, CVC et Warburg Pincus, ainsi que

le fonds d’investissement chinois China Oceanwide
(qui finalise le rachat de Genworth aux Etats-Unis) qui étudient son rachat. Le poids lourd du « private equity » Ardian est à ce stade le seul européen sur les rangs.
Les premières offres sont attendues fin octobre. Pour avoir une chance d’être retenues, celles-ci devront dépasser la barre de 1 milliard d’euros, soit environ dix fois le résultat brut d’exploitation de CEP (110 millions d’euros attendus fin 2017).

Diversification
Spécialisé depuis plus d’une vingtaine d’années dans la gestion des contrats d’assurance-emprunteur, CEP gère 12,6 millions de contrats en France et à l’international, et génère près de 150 millions d’euros de chiffre d’affaires dans ce métier. Le groupe a pris tôt le virage de la conception et de la gestion des polices individuelles, qui supplantent aujourd’hui les contrats groupes dans le marché.

CEP s’est également forgé une place à l’international en décrochant les appels d’offres de clients comme Santander, de captives automobiles et de filiales du Crédit Agricole à l’étranger. Il travaille aujourd’hui en Italie, en Allemagne et en Pologne CEP revendique également la troisième place du courtage en crédit depuis qu’il a amorcé sa diversification en 2015 avec les rachats successifs d’Empruntis, puis d’Immoprêt.

Son ambition est de devenir un partenaire de référence dans la digitalisation des processus des banques, comme il l’a fait dans l’assurance. En effet, si aujourd’hui les courtiers peuvent avoir une délégation d’un assureur pour accepter le contrat d’un souscripteur, ce n’est pas le cas pour un prêt signé auprès d’une banque.
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