SOPHIE ROLLANDAVEC ANNE DRIF
AXA ET AXA IM ONT ÉTÉ CONSEILLÉS PAR JP MORGAN, ET NATIXIS PAR GOLDMAN SACHS.
Thomas Buberl, patron d’AXA depuis un an, va-t-il sauter le pas et marier sa filiale de gestion d’actifs, AXA IM, à l’un de ses concurrents ? Il y a quelques jours, Bloomberg révélait que le groupe d’assurance avait engagé une réflexion sur l’avenir du métier et qu’un rapprochement avec les activités de gestion d’actifs de Natixis avait été envisagé.

La banque, l’assureur et les sociétés de gestion concernées ne font aucun commentaire, mais ne démentent pas l’information. Des sources confirment par ailleurs que des discussions ont bien été menées pour trouver un partenaire à AXA IM. Plusieurs noms sont évoqués, et parmi eux, celui de Deutsche Bank Asset Management – dont

Nicolas Moreau,
l’ex-patron d’AXA France, a pris la tête il y a un peu plus d’un an. Les discussions seraient allées plus loin avec Natixis, mais n’auraient pas encore abouti. Selon ces mêmes sources, AXA et AXA IM ont été conseillés par JP Morgan, et Natixis par Goldman Sachs.
Multiplication des opérations de consolidation
De telles approches n’ont rien d’étonnant alors que les

opérations de consolidation se multiplient
et que, à entendre les acteurs du secteur, « tout le monde discute avec tout le monde ». Parmi les rapprochements marquants de ces derniers mois : le mariage entre Henderson et Janus ; le rachat de Pioneer par Amundi ; ou l’opération Standard Life-Aberdeen.
Dans un contexte de taux bas et de montée en puissance de la gestion passive, la pression sur les marges s’est accrue. Les sociétés de gestion comptent sur les économies d’échelle réalisées dans le cadre d’une fusion ou d’une acquisition pour doper leur rentabilité. Natixis, qui a développé ses activités d’« asset management » selon un modèle multiboutique, est habitué à intégrer de nouvelles sociétés de gestion à sa plate-forme. L’ampleur de l’opération, en revanche, risquerait d’entraîner une modification de sa structure actionnariale, préviennent certains analystes. AXA IM gérait 735 milliards d’euros d’actifs au 30 juin.

Mise en garde
Dans une note, les analystes de Morgan Stanley mettent également en garde contre l’effet d’une fusion sur l’activité. Le risque, selon eux, est de casser le dynamisme retrouvé de la gestion d’actifs de Natixis. Les encours de Natixis Global Asset Management atteignaient 835 milliards d’euros au 30 juin, soit 3 milliards d’euros de plus que fin 2016. De son côté, AXA IM a subi une décollecte au premier semestre. S’y ajouterait un handicap classique en cas de fusion : les consultants, très écoutés des grands investisseurs, retirent alors les sociétés concernées de leur « buy list », provoquant souvent un passage à vide en termes d’activité.

À noter
L’introduction en Bourse d’une part minoritaire des activités d’AXA aux Etats-Unis, l’assurance-vie et la gestion d’actifs d’AB (ex-AllianceBernstein), devraient intervenir au premier semestre de l’année prochaine.
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