La MAE renforce son offre de garanties contre les violences scolaires. Les assureurs proposent indemnisations des biens volés et soutien psychologique.
Pour cette rentrée 2016, les violences scolaires sont dans le viseur de laMAE, le numéro un de l’assurance scolaire en France. Si, en cas de racket, l’assureur couvrait déjà le vol de cartable, fournitures ou manuels et le remplacement des clefs ou des papiers administratifs, ce sont désormais le vol du sac d’internat et le remplacement des cartes d’abonnements – cantine, transports, clubs sportifs – qui s’ajoutent à l’offre. Ces nouvelles garanties suivent le lancement, l’année dernière, d’un soutien psychologique.
Pour les assureurs, inclure les problèmes des violences scolaires dans les garanties d’une assurance scolaire est un phénomène relativement récent.« C’est une question qui commence à être sollicitée par les parents, explique Edgard Mathias, président national de la MAE.Quand on parle d’assurance, on pense le plus souvent aux dégâts matériels, alors que, dans le cas du racket et du harcèlement, nous sommes plutôt sur des dégâts psychologiques. Il faut du temps pour qu’ils prennent conscience du phénomène. »
Option racket
AXA propose de son côté une « option racket » à 12 euros par an : si l’enfant est victime de ce type d’agression, l’assureur indemnise le vol des effets personnels, tels que le téléphone portable et les équipements de sports. Il propose aussi un soutien psychologique.« Cette option est cependant choisie par moins de 10 % des parents », assure Thomas Gauthron, chez AXA.
Pour les assureurs généralistes, dont l’assurance scolaire ne représente qu’une petite partie de l’activité,« il est important de rester sensible et mobilisé sur ce sujet », souligne-t-il. PourMMA, le racket est inclus dans la garantie « dommages aux biens », qui comprend à la fois accidents et agressions : ce sont alors les vélos, rollers, instruments de musique ou cartables qui sont indemnisés.« On a toujours couvert le vol par agression, c’est l’essence même de l’assurance, confirme Jean-Michel Guiguet, responsable de la gamme des offres habitation et vie privée chez MMA.Le mot “racket” est plus souvent présent dans la communication aujourd’hui, mais il n’est pas nouveau dans nos conditions générales, tout comme l’événement en lui-même. »
Quant aux nouveaux rythmes scolaires, mis en place il y a trois ans, ils avaient été étudiés de près par les assureurs. En passant à la semaine de quatre jours, les écoliers participent en effet à de nouvelles activités facultatives qui doivent faire l’objet d’une couverture. Ce qui rallonge d’une demi-journée le temps de présence à l’école. Pour la MAE, cela s’est traduit par une hausse de près de 6 % du coût moyen du sinistre entre 2013 et 2015 – et par une hausse des tarifs – la formule de base étant passée de 9,90 euros à 11,30 euros.
Du côté des concurrents généralistes, on assure que la mesure n’a eu que très peu d’impact.« Il y a eu une légère hausse de la sinistralité, du fait du temps de présence plus élevé, pour Floréal Sanchez, chargé de mission IARD auprès de laMacif.Mais il n’y a pas eu d’impact significatif car la nature des activités n’a pas fondamentalement changé et le contrat Macif couvrait déjà l’enfant 24h sur 24. »
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