VINCENT COLLENCORRESPONDANT À LONDRES
LES INCENDIES AU CANADA ONT COÛTÉ PLUS DE 400 MILLIONS DE LIVRES AU LLOYD’S.
L’année 2016 s’annonce difficile pour le Lloyd’s, le grand marché de l’assurance spécialisée et de la
réassurance basé à Londres. Le premier semestre a été marqué par des catastrophes naturelles
plus coûteuses que l’an dernier. Les incendies géants du printemps au Canada, qui ont provoqué
l’évacuation de 100.000 personnes, ont coûté plus de 400 millions de livres au Lloyd’s, a annoncé
la société jeudi. Les inondations au Texas et les tremblements de terre au Japon et en Equateur
ont également pénalisé les comptes.
En conséquence, l’une des principales mesures de la rentabilité du Lloyd’s s’est fortement
dégradée. Le ratio combiné, qui mesure le rapport entre les sinistres et les frais, d’une part, et les
primes de l’autre, est passé de 89 % à 98 % en un an. Autrement dit, l’entreprise est restée tout
juste bénéficiaire en ce qui concerne les souscriptions. Le niveau des primes, tiré à la baisse par
une forte concurrence, a également eu un effet négatif.
« Le marché mondial de l’assurance reste extrêmement concurrentiel », explique John Nelson, le président du Lloyd’s. La « bonne nouvelle »,
souligne­t­il, c’est que les investissements du Lloyd’s produisent un meilleur rendement. Le
bénéfice avant impôts a donc progressé de 22 % au premier semestre, à 1,5 milliard de livres. La
société améliore sa solidité financière, le retour sur fonds propres passant de 10,7 % à 11,7 %.
L’ensemble du management est focalisé sur la perspective du Brexit, une option que la direction a
vigoureusement combattue pendant la campagne en vue du référendum du 23 juin. Comme les
autres institutions financières basées à Londres, Le Lloyd’s se bat pour que la Grande­Bretagne
puisse conserver son accès au marché européen des services financiers. Il n’écarte toutefois pas
un échec sur ce point et envisagerait alors de créer une structure dans la zone euro (« Les
Echos » du 14 septembre).
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